La gauche écologiste qui a choisi l’anonymat d’un candidat sincère mais inconnu, le Lavandourain Jean-Laurent Felizia, théorise autour de la nécessité de sauver la planète, d’inventer une économie durable, de promouvoir un monde solidaire. Elle estime que faire barrage à Mariani « n’est pas à l’ordre du jour » même si elle laisse entendre qu’un front républicain au soir du 21 juin (premier tour) n’est pas impossible. Les communistes qui sont avec lui se taisent. Quant les socialistes par la voix d’Olivier Faure se félicitent d’avoir encore, dans leur escarcelle, des villes comme Avignon ou Marseille. La méthode Coué revendiquée avec le ton d’un croquemort. Pendant ce temps, l’extrême droite prospère les fesses solidement calées dans les sondages qui lui donnent Paca dans un fauteuil.
Muselier lui s’égosille à rappeler à ceux qui ne le savent toujours pas – et qui sont majoritaires- les prérogatives réelles de la Région et donc sa politique dans les domaines d’intervention de l’institution qu’il préside. Mariani à grand coup de burin façonne quant à lui un seul menhir. A la manière d’un Jean-Marie Le Pen au temps de sa gloire provençale, il n’est question que d’insécurité et d’immigration. Et qu’importe que ce domaine régalien, ou municipal, ne soit pas dans les attributions de cette Région qu’il veut conquérir, puisque selon les études, c’est bien cela que les « sudistes » veulent entendre. Il leur sert donc à la louche et sans retenue cette soupe trouble.
La démocratie va mesurer à la fin de ce mois combien l’exercice républicain peut être périlleux. On s’attend à une abstention record. On sait désormais que la Région, son avenir social, économique et culturel ne sont plus l’enjeu de cette élection pour un nombre significatif d’électeurs. On a compris que les différentes forces traditionnelles sont éclatées et qu’il sera difficile de les réconcilier. On ne peut que constater l’enkystement du Rassemblement National dans les départements de Paca, malgré ses échecs ou ses dérives partout où il a été ou est encore au pouvoir. La tentation est grande pour certains républicains de franchir ce Rubicon, malgré quelques injonctions aujourd’hui inaudibles. Philippe Vardon, le directeur de campagne de Thierry Mariani se flattait en chantant, lorsqu’il était ado, d’appartenir à la « zyclon army ». Il doit avoir hâte que Paca choisisse son candidat comme solution finale.