C’est bien connu : on ne parle pas des trains qui arrivent à l’heure… A commencer par l’UFC que Choisir, qui a fait paraître en septembre 2024 une étude épinglant la ponctualité des trains express régionaux (TER) en région Sud. Piquée au vif, la Région Sud, autorité compétente en matière de transports régionaux, a fait une mise au point, mercredi 9 octobre. « Si une amélioration de la ponctualité a été constatée en début d’année 2024, la Région demeure vigilante quant au maintien de ces efforts » note la Région dans un communiqué.
Le président de la collectivité Renaud Muselier (Ren) ne nie pas les mauvais chiffres en termes de régularité des TER sur l’année 2023 mais rappelle les progrès faits depuis 2015 : d’un taux de 80% de régularité à l’arrivée de la nouvelle majorité régionale, celle-ci se targue ainsi d’avoir fait progressé ce taux de dix points, passant à 90% … redescendu à 87% sur l’année 2023.
Une baisse que la Région explique par le nombre de mouvements sociaux cette année-là, mais aussi les accidents liés à la présence de personnes ou d’animaux sur les rails, ou encore à la vétusté des infrastructures ferroviaires, dont une grande partie appartient à l’Etat. Deux centres de maintenance seront prochainement livrés sur le territoire niçois, entre décembre 2024 et juin 2025, pour l’entretien du matériel ferroviaire. Deux autres suivront à la Blancarde (Marseille) et Avignon, d’ici 2029. Enfin, une vaste opération de modernisation des Chemins de fer de Provence, qui relie les Alpes-Maritimes aux Alpes-du-Sud, a été engagée
L’UFC Que Choisir dénonce le déficit de ponctualité des TER en Région Sud
TER : pénalités et ouverture à la concurrence
Pour remettre les pendules à l’heure de la SNCF, la Région a accru les pénalités à son encontre, qui se chiffrent à hauteur de trois millions d’euros pour l’année 2023, et un million pour 2024. Interrogé à l’occasion des Rencontres du vélo et des mobilités douces organisée par Gomet’ mercredi 9 octobre, le vice-président régional aux transports Jean-Pierre Serrus n’exclut pas d’accroître encore davantage ces pénalités. Il met par ailleurs en avant l’ouverture à la concurrence des lignes régionales, perçue comme une solution aux lacunes de la SNCF.
Consultez l’interview de Jean-Pierre Serrus
A compter du 29 juin 2025, la ligne entre Marseille-Toulon et Nice sera ainsi opérée par Transdev Rails, et non par la SNCF, avec un taux d’engagement de la régularité de 97%. Cette ligne sera dotée de rames neuves Omneo. A échéance plus proche, le 15 décembre prochain, la ligne entre Monaco et les Alpes-Maritimes passera dans le giron de Sud Azur, avec la promesse « d’un train tous les quarts d’heure. »
« On peut quand même souligner un bémol dans l’étude : elle ne prend pas en compte les lignes de car de substitution mise en place », tempère par ailleurs Jean-Pierre Serrus. Néanmoins, la région ne compte pas relâcher la pression sur la SNCF, surtout depuis que l’Etat a apporté sa garantie pour la tenue des jeux olympiques d’hiver dans les Alpes-du-Sud en 2030. En effet, Renaud Muselier perçoit cette échéance comme une opportunité pour donner un coup d’accélérateur aux projets ferroviaires de la région, à commencer par la ligne Nouvelle Provence-Côte d’azur (LNPCA).
Document source : le dossier de presse de la Région sur les transports régionaux
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