A l’échelle de la ville, la catastrophe de la rue d’Aubagne a révélé un mal bien plus profond. Au total, plus de 3 000 personnes ont été évacuées de plus de 370 immeubles frappés d’arrêtés de péril grave et imminent. « Toutes les semaines, nous avons de nouveaux immeubles évacués », ajoute même Julien Ruas, l’adjoint à la sécurité. Ici encore, la mairie se félicite d’avoir relogé la grande majorité (90 %) des habitants touchés et Jean-Claude Gaudin affirme avoir « tiré les leçons de ce drame ».
De grosses « difficultés à maitriser le foncier »
Parmi les principales mesures prises depuis le 5 novembre dernier, la mairie met notamment en avant la création d’une nouvelle direction de la prévention des risques. « Il faut également réunir les pouvoirs sur une seule police de l’habitat », réclame Arlette Fructus, adjointe au logement. La mairie continue de se retrancher sur les lourdeurs juridiques du système français pour forcer les propriétaires privés à rénover leurs immeubles. « Pour le 63 rue d’Aubagne, Marseille Habitat a mis 10 ans pour acquérir l’immeuble », rappelle Jean-Claude Gaudin.
Le maire met la pression au niveau national pour simplifier les procédures administratives afin de « lutter contre les marchands de sommeil ». Il dénonce les recours juridictionnels à répétition qui bloquent le travail des pouvoirs publics. Julien Ruas donne en exemple l’immeuble qui menace de s’effondrer sur le métro Jules Guesde à la porte d’Aix : « Nous en sommes à notre cinquième procès face au propriétaire pour avoir la maitrise foncière », raconte-t-il. Pourtant même quand la mairie est propriétaire d’un immeuble, les travaux tardent à être lancés.