A quelques jours du second tour des municipales, la bataille se poursuit entre les deux candidats en lice pour la mairie de Saint-Mitre les-Remparts. Dans un article paru sur Gomet’ le 19 juin, Vincent Goyet (DVD) dénonce le « PLU surdimensionné » de la maire sortante Béatrice Aliphat. Des déclarations qui n’ont pas manqué de la faire réagir : « Il dit l’inverse de ce qu’on a fait », s’énerve-t-elle. La maire en place a tenu a expliquer à Gomet’ comment elle s’est « battue contre l’Etat pour préserver sa ville du bétonnage ».
« Si on révise le PLU, c’est l’Etat et la Métropole qui prendront la main »
En 2017, toutes les communes sont tenues de passer du plan d’occupation des sols (POS) au plan local d’urbanisme (PLU) sous peine de voir passer leur règlement d’urbanisme sous contrôle du national. « L’Etat nous a demandé d’inscrire une vision à 15 ou 20 ans du développement. Ce que j’ai fait mais en prenant soin de bloquer le plus de projets possibles », assure Béatrice Aliphat. Elle explique avoir inscrit plusieurs zones en « 2AU », c’est-à-dire à urbaniser mais « elles restent non constructibles pour le moment », insiste-t-elle. Et d’ajouter : « Cela ne peut changer que si on révise le PLU, ce que propose M.Goyet ».
Son opposant affirme qu’une fois élu maire, il imposera une diminution des programmes mais Béatrice Aliphat le prévient : « Si on révise le PLU, c’est la Métropole et l’Etat qui prendront la main et le nouveau règlement ne pourra aller que dans le sens d’une plus forte urbanisation ». Elle donne un exemple d’une tentative de passage en force de l’Etat à l’époque de l’adoption du PLU de Saint-Mitre : « En mars 2017, on fixe la limite à 57 nouveaux logements sociaux par an dans le PLU. Et six mois plus tard, je reçois un courrier de la prefecture me demandant de passer à 185. Heureusement, j’ai pu leur opposer qu’ils avaient signé le PLU et qu’ils ne pouvaient plus revenir dessus ».
Saint-Mitre largement carencée en logements sociaux
La petite commune de Saint-Mitre-les-Rempart compte actuellement 9 000 habitants environ et connait une croissance annuelle de 0,8% de sa population. Et sur les logements sociaux, elle est largement en-dessous du quota imposée par la loi SRU avec 4% de logements sociaux contre les 25% demandés par la loi. Résultat, elle paye une amende chaque année : « Et j’assume de payer pour préserver la ville d’une urbanisation galopante », avance la maire. Pour autant, Béatrice Aliphat souhaiterait pouvoir proposer un peu plus de logements sociaux aux Saint-Mitréens « dont 71% de la population est éligible », rappelle-t-elle. Ici encore, elle accuse son adversaire Vincent Goyet de bloquer tous les nouveaux projets au travers d’une association anti-urbanisation « alors que nous avons des demandes d’habitants qui aimeraient bien profiter des ces habitations à prix accessibles ».
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