A l’occasion de la soiréeorganisée par le réseau des professionnels de la mode Fask sur« les enjeux du sourcing de la matière» et co-animée par la rédaction de Gomet’, Thomas Huriez – fondateur de la marque de jeans bio et made in France 1083 – était à Marseille. Et il n’est pas venu seul ni avec une seule idée en tête.
Le patron de l’atelier marseillais Création Anaïs, partenaire de 1083 depuis la première heure en 2013,Edouard Birgin l’accompagne. « Les commandes de 1083 représentent 60% de mon activité » explique ce couturier de métier, fier d’avoir pu revenir travailler en France et d’employer une dizaine de salariés. Les deux hommes ont profité d’être réunis pour faire visiter l’atelier Création Anaïs au maire de Marseille, Benoît Payan, et à son adjointe au commerce Rebecca Bernardi. Un moyen pour l’entrepreneur engagéThomas Huriez de communiquer ses besoins urgents aux élus : trouver un espace de 1 000m2 installer un atelier-boutique dans Marseille et en profiter pour y déménager l’exposition « Jean » actuellement à la Cité des sciences (Paris, jusqu’au 8 mai). « Il nous faudrait un endroit marchand, vivant qui donne envie » s’enthousiasme l’entrepreneur habillé de la tête aux pieds en 1083.
Recevoir hier, dans l’atelier où est né @1083officiel, Monsieur le maire de @marseille @BenoitPayan, dont l’histoire familiale est profondément liée à la couture, était un vrai plaisir ! 🤝 Ravis d’avoir pu partager nos passions et nos projets !👖☀️ https://t.co/SiW59szryI
— 1083 (@1083officiel) March 19, 2022
Un espoir pour reconstruire la filière textile française
En 2021, 1083 estime produire la moitié de la production française de jeans.« 88 millions de jeans sont importés en France chaque année alors que seulement 100 000 y sont produits… soit 0,1% » explique le dirigeant qui incarne et revendique la volonté de relocaliser 100% de la filière textile en France. Sa société est aujourd’hui capable de réaliser sept des huit étapes nécessaires à la fabrication du jean dans l’Hexagone (conception, filature, teinture, tissage, confection, délavage lazer, contrôle de la qualité) hormis la récolte du coton organique qui provient de Tanzanie. Ainsi, la promesse de 1083 est inscrite dans son nom : ne pas dépasser les 1083 bornes pour produire ses vêtements, distance maximale entre les villes les plus éloignées de France, Menton et Porspoder (Bretagne).
Créée en 2013 à Romans-sur-Isère (Drôme), 1083 compte cinq boutiques en France – à Romans (siège), Lyon, Nantes, Grenoble et Paris – et ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. La société connaît une croissance exponentielle au cours des derniers exercices. En 2021, elle annonce un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros contre deux millions il y a cinq ans. Un développement obtenu malgré le prix moyen de vente qui se situe entre 110 et 140 euros. Un prix qui, pour Thomas Huriez, n’est « pas une barrière » pour le consommateur final« capable de dépenser plus de 100 euros pour un jean Levis» qui fait en moyenne 65 000 kilomètres avant d’arriver dans nos armoires…
Les vêtements professionnels : un autre espoir pour le textile français
L’autre espoir pour maintenir une filière textile française compétitive, ce sont les vêtements professionnels. En effet, il s’agit de vêtements aux exigences poussées. Une tenue médicale doit par exemple être résistante à de nombreuses contraintes subies au quotidien par les professionnels du soin. Pour le secteur du BTP, les vêtements professionnels comptent souvent de nombreuses poches et doivent protéger les professionnels de la chaleur, et des autres contraintes licées à ces métiers.
La ville de Marseille compte plusieurs fabricants de tenues professionnelles, qui parviennent à maintenir des ateliers qui proposent des tenues professionnelles de qualité, made in France, à des prix compétitifs. Vous pouvez par exemple découvrir des créations destinées au monde médical sur blouse-medicale.fr
Liens utiles :
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> Le site de 1083
> L’actualité de la mode et du textile à retrouver sur Gomet’ dans notre rubrique Industrie.