La direction de Thales DIS, la division identité et sécurité numérique qui a repris les activités de Gemalto, va faire appel au chômage partiel pour faire face à la crise du coronavirus. Les salariés ont appris la nouvelle le 12 mai dernier. Ces mesures vont concerner une grande majorité des effectifs, 1 500 employés sur les 2 500 de l’entreprise. A partir du 4 juin, ils seront amenés à travailler à 4/5e, voire 3/5 de leur temps de travail sans pour l’instant « reconsidérer la charge de travail et les objectifs fixés », alerte Anthony Vella, délégué CFE-CGC de l’entreprise, interrogé par Gomet’.
Une « situation intolérable » pour la santé des salariés
Si le syndicat « comprend les enjeux de cette décision pour limiter la casse sociale », il alerte sur les risques de surcharge de travail. « Comment parvenir à atteindre des objectifs négociés dans le cadre d’un temps plein alors même que le temps pour les atteindre est réduit ? se demande le représentant des salariés. Les salariés n’ont d’autres solutions que d’allonger leur journée de travail, de travailler le jour chômé ou une partie de leur week-end. Une situation intolérable dont les effets sur la santé se font déjà ressentir », prévient Anthony Vella. Depuis le début du confinement, les équipes de Thales DIS ont été poussées à prendre leurs congés pour éviter un recours au chômage partiel « et déjà, certains ont tout de même dû travailler pendant cette période pour suivre le rythme », raconte le syndicaliste. La CFE-CGC, en accord avec d’autres syndicats, sollicite donc la Direccte pour que cette dernière intervienne n auprès de la direction de Thales en vue de protéger les salariés.
Gémenos et La Ciotat parmi les plus touchés
La mise en chômage partiel des salariés de Thales DIS sera progressive. Pour le mois de juin, cela concernera environ 500 personnes et ce chiffre dépassera les 1 500 à partir de septembre. La direction a déposé des dossiers pour une période s’étalant jusqu’à la fin de l’année. Les usines de production étant épargnées, les sites de Gémenos et la Ciotat sont particulièrement concernés par ces mesures. « Environ 1 100 personnes touchés au total sur les 800 employés de La Ciotat et les 1 100 de Gémenos », précise Anthony Vella. Pour justifier sa décision, la direction indique une baisse de l’activité à cause de la crise du coronavirus « mais sans donner de chiffres précis. C’est un flou très artistique », avance le représentant CFE-CGC. Si les activités sur les cartes bancaires et les télécoms se sont bien maintenues ces derniers mois, les demandes ont fortement chuté pour les passeports depuis la fermeture des frontières.
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