A l’heure de la « reprise virulente de l’épidémie » annoncée par Philippe De Mester, le directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Provence Alpes Côte d’Azur, la campagne de vaccination contre la Covid-19 se met en place sur le territoire. Les 35 000 doses de vaccin pour la phase 1 sont livrées entre mardi 5 et mercredi 6 janvier pour parvenir dans les 600 Ehpad cibles. Selon l’ARS, la campagne vaccinale n’accuse ni retard, ni problème d’approvisionnement.
40 000 personnes âgées en priorité
La campagne de vaccination arrive au moment critique où le virus remonte en flèche dans la région avec plus de 300 personnes en réanimation dans les hôpitaux. Suite à la recrudescence de cas positifs dans les Alpes Maritime, la campagne a commencé dans ce département le 30 décembre 2020 avec « près de 55 vaccinés » signale Sébastien Debeaumont, le directeur adjoint de l’ARS Paca.
Présente à la conférence de presse qui se tenait mardi 5 janvier, le docteur Evelyne Falip, pilote du pôle vaccination à l’ARS Paca, indique que l’ARS est engagée dans « une course contre la montre » entre la circulation virale et l’administration des vaccins. L’enjeu est de « protéger dès que possible les personnes âgées ». Elle assure également ressentir « une adhésion globale » de ces personnes tout en expliquant la nécessité de « construire la confiance avec les résidents et les familles ». Sur 40 000 personnes susceptibles d’être vaccinées, l’ARS « n’est pas encore en mesure de donner en chiffre exact » du nombre de personnes qui ne souhaitent pas être vaccinées.
Les pompiers et les aides à domicile ensuite
Sébastien Debeaumont précise les deux cibles prioritaires de la campagne : « les personnes âgées résidents en établissements et les professionnels du soin de plus de 50 ans pour ceux qui présentent des comorbidités ». 30% des personnes décédées des suites du virus étaient résidentes en Ehpad et les professionnels soignants âgés ont également été lourdement frappées. Monsieur Debeaumont indique « deux cibles complémentaires qui viennent s’ajouter » à la priorité de la campagne vaccinale soit « les personnels d’aides à domicile et les sapeurs-pompiers. »
Le « vaccin fragile » de Pfitzer-BioNtech, tel que le qualifie Philippe De Mester, est « le seul outil efficace » pour faire barrage au virus. Pour donner l’exemple, il s’est lui-même fait vacciner mardi 5 janvier comme d’autres responsables, à l’instar du directeur de l’AP-HM, Jean-Olivier Arnaud ou de la désormais 1ère adjointe de la Ville de Marseille, Michèle Rubirola.
[L'image] @MicheleRubirola ex-maire de @marseille et médecin vaccinée contre le #Covod19 😷 à l'occasion du lancement de la campagne par @ARSPaca à @aphm_actu avec @ARNAUDJO2 Philippe de Mester @PrDRossi https://t.co/pfmny2BREy
— Gomet' (@Gometmedia) January 5, 2021
Le remède sera livré entre mardi 5 et mercredi 6 janvier par « deux circuits logistiques ». Le premier comprend les établissements privés livrés par les pharmacies (elles-mêmes livrées par les centres nationaux gérés par Santé Publique France) et le deuxième intègre les établissements publics livrés par les établissements dits « pivots » c’est à dire « équipés de supers congélateurs pour permettre la livraison » capables de conserver les doses à -80 degrés. Dans les Bouches-du-Rhône, c’est l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille qui est en capacité de récupérer la livraison des doses de vaccins que l’ARS Paca accompagne sur le terrain.
Des partenariats pour gagner du temps
Pour « élargir le champ des personnes bénéficiaires », il est nécessaire de « construire des partenariats avec les collectivités territoriales et les professions » comme l’indique Philippe De Mester. Ainsi, ces partenariats permettront de mobiliser des professionnels médicaux en plus grand nombre pour augmenter le nombre de personnes vaccinées. Les professionnels de l’ARS Paca souhaitent « monter un partenariat avec les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) » qui ont « un maillage intéressant sur le territoire » afin d’« assurer une permanence et une relève aux personnels soignants » qui vaccinent. Ils assurent être en « contact permanent » avec ces professionnels soignants en ville.
Près de 100 000 doses de vaccins arriveront dans les pharmacies d’officine à partir de 8 janvier 2021. Le vaccin Pfitzer/BioNtech, qui nécessite deux injections à intervalles de 21 jours, sera réapprovisionné dans les centres pour assurer la deuxième injection. Par ailleurs, le vaccin sera proposé à nouveau aux personnes ayant refusé de se faire vacciner dans un premier temps.
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