Placé en redressement judiciaire en décembre 2019, l’usine d’alumine de Gardanne Alteo verra son sort scellé jeudi 7 janvier à la barre du tribunal de commerce de Marseille. Après l’abandon rapide de six des potentiels repreneurs puis celui d’Alteo il y a un mois, le groupe guinéen United Mining Supply (UMS) reste seul en lice pour proposer un plan de continuation aux côtés du propriétaire actuel HIG. A la veille de l’audience, le maire de Gardanne Hervé Granier confie à Gomet’ en marge de l’inauguration de la nouvelle gare de sa commune : « Il n’y a pas de suspense. Le tribunal choisira UMS ». Les juges devraient donc confier l’avenir de l’industriel à l’entreprise spécialisée en logistique en Afrique qui a décidé d’abandonner la transformation de bauxite à l’origine des fameuses boues rouges.
UMS : un gros investisseur dans la Bauxite en Guinée
« On a raconté tout et n’importe quoi sur UMS. J’ai reçu M. Moscatello (patron d’UMS) plusieurs fois et je peux vous assurer de son sérieux financier », insiste Hervé Granier. Le groupe guinéen est notamment dirigé par Fadi Wazni, un proche du président guinéen Alpha Condé. UMS est très présent dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Elle est notamment actionnaire à 30% de la Société Minière de Boké, groupe qui va exploiter le plus gros gisement de bauxite aux côtés d’entreprises asiatiques et de la république de Guinée. Une usine est en cours de construction pour démarrer l’exploitation de ce site avec un investissement record de 3 milliards de dollars en Guinée. Elle devrait démarrer en 2022. La reprise d’Alteo fait donc peser des craintes sur le maintien de l’activité à Gardanne à moyen-long terme où les pertes de l’usine dépassent les 70 millions d’euros depuis 2012 et la reprise par HIG.
La fin du Bayer aura un coût pour l’emploi local
Avec la fin de la production d’alumine à partir de Bauxite avec le procédé Bayer, UMS prévoit de supprimer 98 postes sur les 500 employés par Alteo actuellement. Sans compter l’impact sur les sous-traitants et le trafic de l’importation de bauxite pour le port de Marseille. Dans son projet de reprise, UMS indique que l’arrêt de la transformation de bauxite se fera progressivement dans les deux ans à venir. Après cette période, il se fournira en hydrate d’alumine auprès de fournisseurs européens via la route et le rail. Au total, UMS annonce un investissement de 40 millions d’euros pour redresser Alteo : 10 millions pour la trésorerie et 30 millions pour la remise en état d’un four afin d’accroitre la capacité de production d’alumines de spécialités.
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