Aux alentours de Marseille, notamment dans les cantons de Vitrolles et de Berre, aller au travail en vélo est un véritable parcours du combattant. Manque de voies vertes, réseaux mal pensés ou dangereux, manque de connexions entre les pistes… Les « vélotafeurs » (ndlr : les actifs qui se déplacent à vélo jusqu’à leur lieu de travail) doivent s’armer de courage et rester vigilants à chaque trajet ; la circulation autoroutière est, quant à elle, très dense. Comme trop souvent, la voiture reste la solution privilégiée par les habitants. Et même si certains aménageurs comme la Métropole d’Aix-Marseille affichent leurs ambitions en matière d’équipements, les collectivités locales peinent globalement à monter en selle et à accélérer.
Avec 1696 km de pistes cyclables et voies vertes, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur occupe la dernière place du classement des régions de France métropolitaine (Source : AF3V).
À l’approche des élections départementales (20 et 27 juin), les collectifs en faveur des mobilités actives donnent de la voix. Vendredi 28 mai, ils se sont réunis sur le parvis de la gare de Vitrolles Aéroport. L’association française pour le développement des véloroutes et voies vertes (AF3V) vient officiellement de lancer une campagne – les dix revendications se trouvent en bas de l’article. Aux côtés d’autres collectifs comme Bike Together, elle milite pour que les vélotafeurs des Bouches-du-Rhône soient entendus. Ensemble, ils espèrent avoir assez d’influence pour accélérer la pratique du vélotaf dans les zones rurales et périurbaines du département. « Beaucoup de collectivités pensent qu’une voie verte c’est un petit chemin au bord du canal, pour les loisirs, alors que certains s’en servent pour aller au travail », signale Alain Michel, délégué AF3V en région Paca.
Si les collectifs appuient aussi fort sur la pédale, c’est que les infrastructures existent dans les Bouches-du-Rhône. « Nous disposons d’un réseau existant qui, si on l’aménage correctement, peut devenir une solution efficace pour les déplacements quotidiens des habitants, rapporte dans un communiqué Pierre Hémon, vice-président de l’AF3V, surtout quand on sait qu’en France, les trois quarts des déplacements domicile-travail de moins de 15 km sont encore effectués en voiture ». Un constat rageant pour les vélotafeurs. Ils ne cessent pourtant de promouvoir l’intermodalité. L’objectif : connecter les territoires entre eux grâce à des déplacements durables.