Les produits ménagers écoresponsables ne sont pas cantonnés aux rayons des magasins bio. C’est le mantra de l’entreprise marseillaise Anotherway, qui a lancé fin 2023 sa nouvelle marque Ya.qa. Fondée en 2018 à Marseille par Samuel Olichon, Anotherway s’est aujourd’hui construit une place de choix dans les rayons des magasins bio et a même acquis le statut d’entreprise à mission. En décembre 2023, l’entreprise a annoncé le lancement d’une deuxième marque, spécialement dédiée à la grande distribution avec des prix abordables. Les produits Ya.qa sont aujourd’hui présents un peu partout en France, dans plus de 100 magasins Leclerc, mais aussi Intermarché, Hyper U, Carrefour et plus récemment Franprix (en région parisienne).
Moins d’eau et packaging minimaliste pour réduire les prix
Afin de séduire la clientèle de ces enseignes, l’entreprise marseillaise mise sur des prix attractifs. Pour faire des économies sur les produits, Samuel Olichon et son équipe ont trouvé la formule : « Les produits ménagers classiques que l’on trouve en grande distribution sont composés à 90% d’eau. Nous avons donc supprimé cet apport inutile d’eau … » explique ainsi Margaux Dauce, responsable communication pour Anotherway et Ya.qa, lors d’une conférence de presse organisée en juin dernier.
Concrètement, les liquides vaisselle sont commercialisés sous forme de sachet en poudre et les sprays nettoyants sous forme de pastille, par exemple … Ainsi, trois pastilles achetées représentent trois bouteilles de 75 centilitres de produits, pour un peu moins de cinq euros. Il ne reste plus qu’à diluer les produits dans de l’eau du robinet, et le tour est joué … Si Ya.qa commercialise une bouteille assortie pour faciliter la tâche aux clients, il est aussi possible d’employer n’importe quel contenant adapté. Le packaging étant ainsi dépouillé, la démarche contribue à la réduction des déchets.
Autre aspect différenciant de Ya.qa par rapport à Anotherway : les produits ne sont pas forcément bio ou recyclés, contrairement à la marque originelle, même si leur composition affiche aux alentours de 90% d’ingrédients naturels. Par exemple, l’éponge Ya.qa, contrairement à celle d’Anotherway, n’est pas fabriquée en matériaux recyclés… ce qui permet aussi d’en diminuer le coût : 5,95 euros pour une éponge lavable qui dure environ un an, contre 8,95 euros pour son équivalent commercialisé sous la marque Anotherway. Le marketing aussi a été pensé pour reprendre les codes de la grande distribution : « On retrouve le côté grattant des éponges vendues en grande surface. Nous voulions que les gens n’aient pas à changer leurs habitudes », poursuit Samuel Olichon. Pour l’heure, Ya.qa comporte une douzaine de références produits allant des plaquettes pour lave-vaisselle au produit pour les vitres, qui viennent enrichir la gamme déjà existante de 51 références pour Anotherway.
Ya.qa, plus de 50% du chiffre d’affaires en 2025 ?
Après six mois de lancement, les équipes de Ya.qa / Anotherway affichent un bilan plutôt satisfaisant : en 2024, Anotherway prévoit ainsi un chiffre d’affaires global d’1,2 million d’euros, dont 25 à 30 % constitués par les ventes de Ya.qa. En 2025, l’entreprise à mission vise les deux millions de chiffres d’affaires et mise pour plus de la moitié sur sa nouvelle marque grande distribution.
Pour l’heure, Anotherway / Ya.qa dénombre une dizaine d’employés et fait conditionner une partie de ses produits dans un établissement de service et d’accompagnement par le travail (Esat) au Rouet, à Marseille (8e).
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