Qu’on se le dise, la RSE, la responsabilité sociale environnementale et sociétale des entreprises mobilise et enthousiasme patrons et salariés. La 2e journée des réussites RSE qui s’est tenue au World Trade Center le 25 novembre 2025 en a fait la démonstration avec 525 personnes recensées par l’organisateur, le Lab RSE innovation, notre partenaire dans Canal RSE. « Les nouvelles générations, souligne Philippe Girard, fondateur des Trophées RSE, attendent du sens, de la cohérence et de l’engagement réel ; les transitions écologique, sociale et technologique, sont déjà en cours et une conviction progresse dans les organisations les plus matures : la RSE n’est plus un supplément. Le futur de nos entreprises s’écrit avec la RSE. »
Cette place de la RSE devient indissociable de l’identité des entreprises. Lors des dernière Rencontres de la finance verte plusieurs intervenants ont souligné qu’un dossier de demande de financement sans son chapitre RSE avait peu de chance d’être examiné positivement.
Les intervenants et les lauréats des trophées montrent qu’il y a une sorte de normalité dorénavant de la RSE, une intégration naturelle dans les politiques publiques comme dans les stratégies d’entreprise. Le directeur régional délégué de la Dreets, Laurent Neyer, comme Anthony Fumard, délégué régional de l’Apec Paca Corse, ont témoigné de l’importance que portent les pouvoirs publics, les cadres et salariés aux engagements sociaux et environnementaux des employeurs actuels ou futurs. « Les entrepreneurs et les recruteurs de cadres doivent rendre visible leur politique RSE, » insiste Anthony Fumard.
Un ruissellement positif
Si certaines entreprises restent à l’écart de cette dynamique, la RSE finira par s’imposer à elles, portée par des mécanismes systémiques : exigences RSE dans les marchés publics, clauses imposées par les grandes entreprises à leurs sous-traitants, conditions bancaires (taux préférentiels liés à la performance RSE), ou encore choix du consommateur, devenu un consom’acteur attentif aux engagements sociétaux et environnementaux des marques. Un ruissellement positif qui embarque tous les acteurs économiques.
Cette journée des trophées a su enchaîner dans le rire et la décontraction, des temps studieux et des activités ludiques, des moments d’émotion et des discours engagés. L’énergie et la jeunesse étaient au rendez-vous avec la RSE en action de la troupe de danse « Transhandidance », et le défilé de mode de la maison Atipik 13, maison marseillaise qui réinvente la couture à partir de textiles oubliés. Effet waouh avec le show des Brats Killers, champions d’Europe du Hip-Hop International avec un spectacle qui associe un danseur atteint de handicap, pour que valide et non-valide ne fassent qu’un.

En ouverture des Trophées, la navigatrice au long cours et sauveteuse en mer Cécile Poujol (qui a 12 traversées de l’Atlantique au compteur), a plaidé pour l’un de ses projets les plus puissants : « Femme à la barre », programme d’accompagnement des femmes ayant vécu des traumatismes pour se reconstruire et reprendre confiance. Elle accompagne, a-t-elle déclaré, « les femmes en galères qui veulent reprendre la barre de leur vie. »
Les 6 trophées des transitions et de la RSE
Le 1er trophée « premier pas – initiatives engagées récompense un acteur qui défriche la RSE : L’entreprise Copat est spécialisée dans l’exploitation de carrières de calcaire siliceux, elle commercialise granulats, agrégats, sables et graviers avec 28 salariés. Nicolas Faure, P.-D.G., offre la possibilité à tous les salariés dont c’est l’anniversaire de venir dans l’entreprise et faire un « vis ma vie » avec un autre salarié. Un déjeuner est prévu avec lui pour parler de tout sauf du travail. Le concept de « Vis ma vie », appliqué à l’entreprise, permet à des salariés de passer un certain temps à un autre ou plusieurs postes. Cela représente 56 journées payées pour ne pas travailler !
Le jury a décerné son Prix Coup de cœur à la menuiserie Le Maillet Bleu à Gémenos, fondée par un chasseur alpin, il y a deux ans. Le Maillet bleu pratique « un luxe responsable », il est spécialisé dans la fabrication de meubles sur mesure et de projets d’agencement personnalisés. Guillaume Klein aime le bois et partage cet amour de ce matériau avec son équipe. Il consacre 22 % de son CA à la formation et dans ce métier masculin emploie 33 % de femmes.
Le Prix TPE est allé aux Jardins de Solène qui emploie 7 salariés, tous travailleurs en situation de handicap, dans le Vaucluse. À la croisée de l’insertion et de l’agriculture, les jardins de Solène veulent recréer une filière résiliente dans l’alimentation en revalorisant les fruits et légumes invendus ou hors calibres en produits prêts à l’emploi (4e gamme) pour la restauration collective (écoles, hôpitaux, etc.) Solène Espitalier permet à 150 agriculteurs d’augmenter leur gain grâce à la vente de leurs légumes déclassés (450 tonnes) qui ne rentrent pas dans les outils de transformation de grands groupes industriels tels que Sodexo ou Pomona.
Pour « une joie circulaire »
Le prix des PME – 50 salariés a couronné le réseau de microcrèches Victoliane créé en 2012 qui emploie 20 salariés (13). Ce réseau compte à ce jour 200 places sur le pays d’Aix et le pays Salonais le pays de l’Étoile et Manosque. Tony Sessine, P.-D.G., a fait le choix de recruter quatre salariés par crèche au lieu de deux obligatoires, il est engagé dans une démarche de qualité de vie au travail avec l’Aract et chaque crèche dispose de son propre jardin pour favoriser le lien enfant nature. Il place « le bonheur des enfants » au centre du projet et milite pour « une joie circulaire ».
Le prix PME + 50 salariés a distingué une entreprise industrielle du patrimoine vivant, Théus Industries, une chaudronnerie de 87 salariés, basée à Cavaillon qui « conçoit, façonne et sublime le métal pour réaliser des cheminées et des objets d’exception » pour le groupe Focus. Sophie Kirnidis, ancienne coach, directrice de cette Manufacture depuis un an, « pèse et soupèse ses propos et pose beaucoup de question avant de donner des réponses » ; elle a mis en place un médiateur professionnel dans l’entreprise. La société pratique la semaine de 4 jours. Elle a investi le solaire et vit en quasi-autoconsommation énergétique.
Le prix ETI a couronné une société d’informatique Sea TPI basée à La Ciotat. Cette ESN, « entreprise de services numériques » doit-on écrire, accompagne les grandes entreprises dans la mise en œuvre de centres de services IT innovants, couvrant 100 % du « run » de la production informatique (1). Créé en 1996, Sea TPI emploie 436 salariés. Son PDG Philippe Pelfort a mis en œuvre un programme, Sea Society autour de quatre axes : la sobriété (carbone et numérique), la QVT (programme Fun and Run avec quatre clubs internes, des afterworks, des teams building et les locaux), la solidarité (avec l’emploi, le handicap et la transmission) et enfin les achats responsables. 100 % des acheteurs sont formés à la RSE.
« On travaille mieux dans un beau bâtiment »
1er Prix des trophées des transitions et de la RSE Provence-Alpes-Côte d’Azur 2025 a été remis, à Léo Barlatier venu en force avec des collaborateurs. Barjane qui a pris la succession familiale Barlatier, dans la logistique, est devenu un groupe d’immobilier logistique et industriel, un aménageur de parcs d’activités, un développeur de bâtiments, un gestionnaire de ses sites et dernière innovation un producteur d’énergie photovoltaïque. Entreprise à mission, labellisé B. Corp, conforme à la norme ISO 50 001, Barjane déploie 20,5 heures de formation/sensibilisation en moyenne par collaborateur à la RSE et 57 % des formations contiennent de la RSE.
Léo Barlatier a souffert du désamour de la logistique et veut redresser l’image du bâti industriel. « Nous avons choisi de faire du beau, affirme Léo Barlatier, nous travaillons la lumière naturelle, pour héberger des activités nobles. On travaille mieux dans un beau bâtiment et la productivité y est bien meilleure ».
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(1) Le RUN correspond à la phase opérationnelle post-déploiement, où le produit ou le service est en utilisation active. Les activités du RUN sont centrées sur la maintenance et l’optimisation pour assurer une performance continue













