Mathilde Chaboche, l’adjointe à l’urbanisme de Marseille, a tenu un point presse vendredi 5 mars au Parc Valmer. Elle annonce que le promoteur Pierre Mozziconacci a finalement accepté de céder une partie de son terrain. Le parc restera donc intégralement public et va même offrir de nouveaux services pour les Marseillais (brasserie, résidence d’artistes…). En revanche, la Villa Valmer, l’une des plus célèbres bastides de la Corniche Kennedy, est bien destinée à devenir un hôtel cinq étoiles avec 30 chambres. Les travaux, qui ont déjà commencé, s’achèveront à l’été 2023.
« Pour nous c’est une grande réussite », se félicite Mathilde Chaboche. L’adjointe à l’urbanisme de la Ville de Marseille, aux côtés de Sophie Camard, la maire des 1er et 7e arrondissements et de Nassera Benmarnia, adjointe en charge des espaces verts, des parcs et jardins, assure ce vendredi 5 mars qu’après « des mois de négociation […] tout le parc restera accessible au public ». Dans un communiqué transmis le même jour, le Printemps Marseillais se félicite : « aucun flot de voitures ne viendra endommager le jardin, ni perturber les balades dans le parc ». Pour obtenir cet accord, la nouvelle municipalité n’a pas versé de contrepartie financière au promoteur Pierre Mozziconacci précise la Ville.
« On nous disait que c’était plié, que la Villa Valmer était perdue »
Sophie Camard
« On nous disait que c’était plié, que la Villa Valmer était perdue », sourit Sophie Camard. La municipalité précédente, sous la dernière mandature de Jean-Claude Gaudin, avait signé en 2018 un bail emphytéotique de 60 ans qui limitait l’accès public au parc. À l’origine, la Villa Valmer devait devenir un hôtel de luxe avec une piscine face à la mer et un immense terrain qui réduisait la superficie du parc public. « La situation était très verrouillée quand nous sommes arrivés », rappelle Mathilde Chaboche. « Il a fallu trouver un terrain d’entente avec le promoteur, construire une culture commune pour faire changer progressivement ce projet », ajoute l’adjointe à l’urbanisme de Marseille. Le permis de construire qui contient toutes les nouvelles modifications sera présenté lors du prochain conseil municipal d’avril.
Les aménagements pour le public
Pierre Mozziconacci accepte aujourd’hui de céder 2000 m² de terrain, et de modifier l’emplacement de la future piscine (elle sera sur le côté ouest, et non devant la Villa Valmer) afin de préserver la terrasse. L’hôtel de luxe ne comptera que 30 chambres au lieu de 39. Un grand parvis sera agencé afin de proposer « une brasserie aux tarifs abordables […] elle sera accessible au public et pas seulement à la clientèle d’un hôtel de luxe », précise Mathilde Chaboche. Une résidence d’artistes de 200 m² et composée d’au moins cinq ateliers va également être aménagée. « Il en manque à Marseille, remarque l’adjointe à l’urbanisme, cet espace sera un lieu de rencontre entre la culture et la nature ».
Avec @SophieCamard et @nbenmarnia, nous annonçons une belle réussite pour la Villa Valmer :
— Mathilde Chaboche (@M_Chaboche) March 5, 2021
🌿100% du parc restitué au public
☕️une brasserie accessible à tous.tes
🎨des résidences d’artistes
🤝des résultats très positifs à l’issue d’un dialogue constructif avec le promoteur pic.twitter.com/Q1RAN5qvEL
La Villa Valmer, quant à elle, est toujours destinée à devenir un hôtel cinq étoiles. Les travaux, qui seront découpés en plusieurs phases, ont d’ores et déjà commencé. Les palissades, qui inquiètent tant les riverains, et qui avaient récemment relancer les craintes des Marseillais, seront dressées (provisoirement) dans les prochaines semaines afin de protéger les travaux. Le promoteur s’est d’ailleurs engagé à habiller ces palissades « pour conserver un parc agréable aux visiteurs », renseigne le communiqué du parti de gauche. Pour le moment, « seuls les pieds en bois sont installés », indique Mathilde Chaboche. « Le gros du chantier se fera ce trimestre, précise Nassera Benmarnia. L’adjointe ajoute que cet été, on va passer à une phase plus légère pour libérer l’accès ».
14 millions « de sa poche » et une redevance annuelle fixe de 330 000 euros
Difficile d’imaginer que Pierre Mozziconacci ait accepté de céder une partie de son terrain, de réduire la taille de son hôtel et de modifier l’emplacement de sa piscine sans aucune contrepartie. Pourtant Mathilde Chaboche l’assure, le promoteur « s’engage à injecter 14 millions d’investissement dans le site et sa réhabilitation, et nous doit une redevance annuelle de 330 000 euros en part fixe, plus une part variable en fonction de son chiffre d’affaires ». L’adjointe à l’urbanisme de Marseille affirme que Pierre Mozziconacci « a compris où était son intérêt […] et que la direction dans laquelle la précédente majorité l’avait embarqué était quelque chose de peu durable ». Elle conclut en déclarant que Pierre Mozziconacci « aurait été détesté par l’ensemble des riverains et des Marseillais ».
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