La visite de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, vendredi 7 mai à l’école primaire National, l’une des plus dégradées de Marseille, laissait augurer d’une grande annonce pour le financement tant attendue de la rénovation des établissements scolaires. Las, la représentante du gouvernement n’a pas donné plus de précision sur la forme que prendra la participation de l’Etat : « Je suis là pour réitérer ce que le Président a dit au maire de Marseille, c’est à dire qu’il accompagnerait la ville pour la rénovation des écoles », se contente-t-elle de répondre.
Une société dédiée à la rénovation des écoles à l’étude
A ses côtés, le maire Benoît Payan estime que ce n’est pas « encore l’heure des grandes annonces. Nous travaillons encore sur la structuration de ce projet et ça avance bien. Vous en saurez plus dans quelques semaines », promet-il. Sur le milliard d’euros nécessaire au plan écoles de la municipalité, il confie que « cela pourrait même être un peu plus ». Reste à définir la part de l’engagement de l’Etat et la manière de procéder. « Le sujet, c’est de travailler à un objet particulier pour financer les écoles marseillaises », explique Jacqueline Gourault. L’option de la création d’une société dédiée à la rénovation des écoles semble la plus crédible. « C’est effectivement l’une des pistes de travail, confie à Gomet’ la député des Bouches-du-Rhône Cathy Racon-Bouzon. La Ville a besoin de beaucoup d’argent, c’est sûr mais pas seulement. Il faut aussi un accompagnement technique, des compétences particulières… On pourrait s’inspirer de ce qu’on a fait avec la SPLA-IN pour le logement », indique-t-elle. Mais pour l’instant, « rien n’est fixé », insiste-t-elle. En attendant la fin de ces discussions, les enseignants de l’école National restent sur leur faim et réclame une intervention urgente sur leur établissement.
Les enseignants alertent sur la vétusté de l’école National
« Nous sommes dans un quartier abandonné par les pouvoirs publics et notre école est le symbole de cet abandon », dénonce Fanny Jollivet, l’enseignante des CE1 et CE2 de l’école National. Elle déplore la vétusté des bâtiments et alerte : « la sécurité des élèves n’est pas assurée ». Et de citer les multiples problèmes de l’école : « La cour est inondée quand il pleut, les revêtements des sols et les murs sont délabrés et avec le dédoublement des classes, on se retrouve à 20 élèves dans des salles de 20 mètres carrés… ça devient très compliqué », explique-t-elle.
« Ils se renvoient la balle sans cesse et en attendant, on ne voit rien venir »
Fanny Jollivet
Après un petit tour du propriétaire, Jacqueline Gourault ne peut que partager ce constat : « Il y a effectivement beaucoup d’enfants dans un espace compliqué », avoue la ministre. Mais pour l’instant, elle n’a pas d’annonces avec un plan précis à présenter pour rassurer les familles et les équipes pédagogiques. « Il y a un jeu de responsabilités entre la Ville, la Métropole qui porte un projet de réhabilitation du quartier et l’Etat. Ils se renvoient la balle sans cesse et en attendant, on ne voit rien venir », regrette Fanny Jollivet. Si le maire de Marseille parle d’une question de semaines, la député Cathy Racon-Bouzon estime que cela pourrait intervenir avant les vacances scolaires avec la venue en grande pompe d’Emmanuel Macron : « C’est un sujet majeur qui mérite bien la visite du Président », avance-t-elle.
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