BioIntrant (Pertuis) lève 700 000 euros pour ses bactéries agricoles

Avec ses bactéries phytobénéfiques pour l’agriculture, la start-up de Pertuis, BioIntrant, a convaincu les investisseurs de financer un premier tour de table. L’entreprise annonce le 20 janvier avoir bouclé une levée de fonds de 700 000 euros sur la plateforme de crowdfunding Wiseed et auprès de deux autres investisseurs privés, Giralda holding et la joint-venture d’Unigrains et Arvalis, Unilis Agtech. La répartition exacte des participations de chaque acteur n’est pas précisée par l’entreprise. « Nous sommes très heureux d’accueillir de nouveaux investisseurs dont l’expertise et la complémentarité nous permettra d’accélérer le déploiement de notre activité en France et en Europe », se félicite le directeur de la société Renaud Nalin.

L’Ademe et France Relance rajoutent 800 000 euros

En plus de cette levée de fonds, Biointrant décroche un peu plus de 800 000 euros de subvention. L’entreprise est lauréate d’un programme de financement de l’Ademe à hauteur de 100 000 euros et de l’appel à projet « entreprise engagée dans la transition énergétique » de France Relance qui la finance à hauteur de 762 000 euros.

Le sous-préfet à la relance du Vaucluse, Julien Fraysse, s’est rendu chez BioIntrant en octobre (Crédit Twitter Biointrant)

BioIntrant est né dans les laboratoires du CEA de Cadarache

Créée en 2018, BioIntrant est un essaimage des travaux du Lemire, un laboratoire situé sur le site du CEA de Cadarache. Co-fondée par Renaud Nalin et Nicolas Chabert, la société a identifié des bactéries qui, à la manière des probiotiques pour l’homme, protègent les plantes et stimulent leur croissance sans modification génétique, ni pollution. « Alors que l’essentiel de l’offre de bio-solutions repose sur une très faible diversité de souches et, par conséquent, propose des réponses génériques à des problématiques spécifiques, BioIntrant déploie une diversité de solutions à base de bactéries pour permettre aux agriculteurs de réduire l’utilisation de produits issus de la chimie de synthèse », explique Renaud Nalin.

Une dizaine de produits bientôt sur le marché

Actuellement installée sur la pépinières d’entreprises de Pertuis, Biointrant va essentiellement utilisé les fonds récoltés pour financer la construction d’une première unité de production et le recrutement de forces commerciales. A ce jour, BioIntrant a identifié plus d’une quinzaine de souches microbiennes pour des applications de bio-stimulation et de bio-contrôle. En janvier 2021, elle a obtenu l’autorisation de commercialiser huit produits en Allemagne pour les grandes cultures, les cultures de spécialité et le maraîchage. En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a validé deux autorisations de mise sur le marché pour deux autres bio-stimulants et six autres produits sont en cours d’homologation. « Ces produits sont déjà à l’essai chez les clients de BioIntrant qui finalisent en interne les dernières validations et nous envisageons un début de commercialisation dans les mois qui viennent », avance la société. Elle affiche des objectifs ambitieux avec un chiffre d’affaires de deux millions d’euros en 2024 et plus de vingt personnes employées.