Alors que la Région Sud se positionne comme l’un des territoires pilotes de la transition écologique en France, la formation devient un levier stratégique pour accompagner la mutation de son tissu économique, très exposé aux secteurs du tourisme, du maritime et de l’énergie. De la métropole Aix-Marseille-Provence à celle de Nice, en passant par les Alpes, l’écosystème académique et professionnel se mobilise pour fournir les compétences « vertes » indispensables à la compétitivité régionale.
Un engouement chiffré en PACA
Entre 2009 et 2020, le nombre d’emplois « verts » dans la région a progressé d’environ 10 %, une dynamique parmi les plus soutenues de France, portée notamment par la montée en puissance des énergies renouvelables et de la rénovation énergétique.
Parallèlement, l’offre de formations liées au développement durable a bondi : on recense aujourd’hui plus de 70 diplômes du Bac + 2 au doctorat spécifiquement orientés vers l’ingénierie environnementale, la finance durable ou les politiques climatiques, contre à peine une trentaine au milieu des années 2010.
Les moteurs de la dynamique régionale
Plusieurs facteurs expliquent cet essor :
– La stratégie « Région Sud — Une COP d’avance » fixe l’objectif de neutralité carbone à 2050 et mobilise 40 % du budget régional vers la transition, générant une demande de compétences nouvelles dans les collectivités et les entreprises.
– Le développement du pôle de compétitivité Cap Energie et de la technopole de Sophia‑Antipolis stimule la recherche‑formation sur les cleantech et l’économie circulaire, tandis que le Grand Port Maritime de Marseille accélère ses chantiers de décarbonation.
– Enfin, les mégaprojets photovoltaïques dans le Var et les Alpes‑de‑Haute‑Provence, ainsi que les chantiers de réhabilitation énergétique du parc immobilier balnéaire, créent un appel d’air pour les métiers de l’efficacité énergétique.
Certaines écoles décident même de contribuer à l’essor de cette dynamique en créant de nouveaux diplômes dédiés à cette thématique. C’est par exemple le cas de l’ESI Business School, école de commerce centrée sur le développement durable.
Une offre de formation locale protéiforme
Les établissements de la région ont adapté leurs cursus :
- KEDGE Business School, campus de Marseille, propose le MSc “Business Transformation for Sustainability”, qui forme chaque année une centaine d’étudiants à la conduite du changement climatique dans les organisations
- Aix‑Marseille Université a lancé le Master “Développement durable et gouvernance territoriale de projets en Méditerranée” sur son campus d’Aix‑en‑Provence, mêlant management public et enjeux climatiques propres au pourtour méditerranéen.
- Il faut citer aussi le Bachelor développement durable de l’ESI Business School, école que nous évoquions plus haut, qui est entièrement spécialisée sur cette thématique.
- À Nice, Université Côte d’Azur dispense le Master “Gestion de l’Environnement”, articulé autour de cinq spécialisations allant de la biodiversité à la gestion des risques côtiers, particulièrement pertinents pour une riviera soumise à la montée des eaux.
- Les IUT d’Aix‑Marseille et de Toulon multiplient les Licences professionnelles “Métiers de la protection et de la gestion de l’environnement”, très prisées des collectivités pour leurs profils techniques immédiatement opérationnels.
- Enfin, le Campus Provence de Mines Saint‑Étienne (Gardanne) décline son diplôme d’ingénieur « Énergie et Risques » avec un tronc commun bas carbone, reflet de la réorientation industrielle régionale.
Des bénéfices tangibles pour le marché du travail régional
Le virage « durable » se traduit déjà sur le terrain : les offres d’emploi mentionnant des compétences en RSE, économie circulaire ou adaptation climatique ont progressé de près de 30 % en trois ans sur les Bouches‑du‑Rhône. Les start‑ups greentech installées à The Camp, et au technopôle de l’Arbois (Aix‑en‑Provence) et sur la métropole Nice Côte d’Azur recrutent des profils hybrides – data‑analystes spécialisés carbone, éco‑concepteurs logiciels ou ingénieurs hydrologues. Pour les salariés des filières traditionnelles (tourisme, construction, transport maritime), la montée en compétence durable devient un passeport essentiel pour sécuriser l’employabilité.
Vers une généralisation des compétences durables sur le territoire
Du technicien de chantier solaire dans le Vaucluse au chargé de finance durable d’une banque azuréenne, la compétence “développement durable” est en passe de devenir la nouvelle norme professionnelle. L’appui conjoint de la Région, des universités et des pôles de compétitivité permet à PACA de transformer l’obligation climatique en avantage concurrentiel : une main‑d’œuvre formée, adaptable et consciente des spécificités méditerranéennes (stress hydrique, risques incendie, tourisme durable).