Le lancement de l’Aixpress, la nouvelle ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) 100% électrique, ne fait pas l’unanimité. Charlotte de Busschère, élue municipale d’opposition à Aix-en-Provence issue de la société civile et candidate aux élections municipales de 2020, fait part de ses doutes dans un communiqué daté du vendredi 13 septembre.
Des temps de parcours qui ne sont pas respectés
Pas question de remettre en cause le lancement de la ligne BHNS. Cependant, pour Charlotte de Busschère, « force est de constater sa relative lenteur – 14 km/h – au regard de ce qui se fait ailleurs, entre 18 et 20 km/h ». En outre, face à un itinéraire trop sinueux, une absence de priorités dans les croisements et la non synchronisation des feux, « les temps de parcours annoncés ne sont donc malheureusement pas respectés ». Un constat que partagent certains usagers de la ligne après deux semaines de découverte de l’Aixpress.
Mais le principal choix que remet en cause l’élue d’opposition est le celui du mode de propulsion. « En effet, si l’énergie électrique sur batterie est non polluante sur les itinéraires de parcours, elle est en revanche lourde de conséquences écologiques, car le rendement énergétique est dérisoire (pour produire de l’électricité le rendement n’est que 40 % pour une turbine, au lieu de 80 % pour un moteur diesel ou à gaz) ». La fabrication de batteries pour véhicules électriques se révèle en effet très polluante, notamment à cause de l’extraction des métaux rares.
Réfléchir à la pertinence du mode de propulsion
« Cela explique d’ailleurs, pourquoi en France seules trois villes – dont Aix, ont opté pour un tel mode de propulsion. En conséquence, il est urgent d’inscrire en priorité dans notre ville une ambitieuse politique de transports prévoyant non seulement, la mise en place progressive d’un véritable réseau de BHNS sur toute la commune, mais également de réfléchir à la pertinence du choix à long terme du mode de propulsion », conclut Charlotte de Bussère.
Pour rappel, l’Aixpress a été lancé le 2 septembre. La ligne de bus a nécessité deux ans de travaux et 100 millions d’euros d’investissements. Elle relie le quartier de Saint-Mitre à l’ouest et le parking Krypton au sud-est. Le trajet s’étend sur 7,2 kilomètres, et comprend 19 arrêts. Le temps de trajet annoncé est de 25 minutes contre 40 auparavant, pour une fréquence maximale de passage d’un bus toutes les 7 minutes.