A Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini est une figure incontournable du paysage politique. Maire LR de la commune depuis 2001, elle est une nouvelle fois candidate à sa propre succession, pour briguer un quatrième mandat. Elle s’est exprimée dans une interview publiée ce mercredi 18 septembre dans les colonnes de La Provence, dans laquelle elle aborde tous les sujets d’actualité la concernant.
« 77 ans et alors ? Je suis en pleine forme »
Pour ceux qui pourraient croire que Maryse Joissains fait la campagne de trop, la principale intéressée répond sans ambages : « je vous rassure, je suis en forme physique et intellectuelle ». Plus que jamais, la maire historique d’Aix se voit en unique recours possible pour sa ville. « J’ai tendance à croire que je suis meilleure que tous ceux qui se présentent. Ce n’est pas de la prétention de ma part, c’est du réalisme ».
Elle a la dent particulièrement dure à l’endroit d’Anne-Laurence Petel, candidate LREM déclarée à la Mairie d’Aix-en-Provence. « Cette fille est la depuis deux ans, on ne sait pas d’où elle sort » commente ainsi Maryse Joissains. Avant d’ajouter : « Elle ne veut pas d’alliance avec les Joissains, mais moi je ne veux pas d’alliance avec elle ». Une référence à la volonté de Mme Petel de ne pas nouer d’alliance ni avec les extrêmes ni avec la famille de l’actuelle maire.
Quant à une possible dissidence de Jean-Marc Perrin, l’un de ses adjoints à la Ville, dans son propre camp, la maire d’Aix-en-Provence tente de se montrer philosophe : « Qu’il se déclare, il est totalement libre d’être candidat et ceux qui voudraient partir avec lui ont toute liberté aussi ». Une façon de mettre la pression sur les élus de sa majorité, alors que sa liste pour les prochaines municipales n’est toujours pas confirmée.
Une condamnation en forme d’épée de Damoclès
Toutefois, il se pourrait bien que Maryse Joissains soit tout bonnement empêchée de déposer sa liste. De fait, elle est sous le coup d’une peine d’inéligibilité d’un an, en plus de six mois de prison avec sursis, dans le cadre d’une affaire judiciaire dans laquelle elle est impliquée pour « détournement de fonds publics » et « prise illégale d’intérêt ». Après avoir été déboutée en premier instance et en appel, c’est donc en cassation que la maire d’Aix-en-Provence s’est pourvue.
Une décision attendue d’ici la fin de l’année 2019 (ou au plus tard début 2020), qui, si elle devait être défavorable à Mme Joissains, entraînerait son inéligibilité immédiate et donc l’impossibilité pour elle de présenter une liste aux municipales de 2020. Un jugement qui vise selon elle à « l’empêcher sciemment de se présenter », alors qu’elle considère que « les six mois de prison avec sursis, je ne les mérite pas ».
Toutefois, même si cette décision de justice ressemble à une épée de Damoclès qui pèse sur sa campagne, Maryse Joissains préfère faire abstraction : « aujourd’hui, en l’état, je peux être candidate » déclare-t-elle, affirmant recevoir de nombreuses demandes d’admission sur sa liste malgré le contexte. Dans ce nouveau combat, la maire d’Aix compte bien s’appuyer sur sa fille Sophie, sénatrice UDI des Bouches-du-Rhône et adjointe au sein de son conseil municipal.
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