Comment comptez-vous relancer Alteo ? Quels sont les investissements prévus sur le site ?
A.M : Dans l’offre qui a été acceptée le 7 janvier, nous détaillons notre plan d’investissement. On a d’ores et déjà injecté 10 millions d’euros pour la trésorerie et la transformation d’Alteo afin de mettre fin au procédé Bayer. Cela va prendre entre 12 et 15 mois. Ensuite, nous allons investir 30 millions d’euros dans la remise en état du four 2 pour accroître la capacité de production. Mais on ne s’interdit pas de lancer d’autres projets. On a par exemple lancé des études pour l’installation de deux super-broyeurs pour fabriquer des alumines de spécialités. On veut investir pour recréer de l’emploi.
L’arrêt du Bayer va potentiellement entraîner la suppression de 98 emplois d’ici deux ans. Avez-vous rencontré les salariés pour évoquer l’avenir ?
A.M : J’ai déjà rencontré une soixantaine de salariés (entretien réalisé jeudi 28 janvier, NDLR). Je les vois personnellement un à un afin de répondre à leurs questions. Je pense que je les aurai tous rencontrés dans quelques semaines. Il y a des craintes autour de l’arrêt du bayer et je sais l’importance que cela a pour eux. Mais j’entends aussi leur soulagement d’avoir un repreneur. En fin d’année, le juge du tribunal de commerce avait conservé l’option de la liquidation. Ils avaient peur. Alors l’arrivée d’un investisseur sérieux comme UMS est plutôt bien accueilli. Surtout que comme je le disais, on pourra peut-être éviter de supprimer des emplois notamment grâce aux investissements du groupe UMS.
En Guinée, vous êtes également en train de construire une raffinerie d’alumine avec une capacité attendue d’un million de tonne par an. N’y-a-t-il pas un risque de concurrence avec l’usine de Gardanne ?
A.M : Notre usine de Guinée fabriquera effectivement de l’alumine mais pas les mêmes alumines de spécialités qu’Alteo. Elles ne seront pas en concurrence. La raffinerie de Guinée pourra même peut-être fabriquer de l’hydrate d’alumine pour fournir Gardanne. Mais rien n’est sûr pour le moment. Je vous rappelle que cette usine sera majoritairement détenue par notre partenaire chinois qui est le plus gros producteur mondial d’alumine. Alteo ne représente qu’une goutte d’eau.
Quels sont vos objectifs pour les années à venir ?
A.M : On espère dépasser les 240 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et je peux vous dire qu’aujourd’hui, la production tourne à plein régime. Nos produits de spécialités sont très demandés.
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