Deuxième groupe sidérurgique mondial, ArcelorMittal a indiqué mardi 11 février envisager la délocalisation de certaines de ses activités support d’Europe vers l’Inde. L’initiative, présentée lors d’un Comité d’entreprise européen, « consiste à étudier la possibilité de poursuivre le regroupement de certaines activités support, en développant notre centre de services partagés pour réaliser certaines de ces activités en Inde », a indiqué le groupe dans une déclaration écrite transmise à l’AFP.
De quoi relancer les inquiétudes en France, et notamment à Fos-sur-Mer, un peu plus de deux mois après la décision du groupe de reporter ses investissements dans la décarbonation et quinze jours après la mise en garde d’Alain Le Grix de la Salle, le directeur d’ArcelorMittal France, sur la situation « extrêmement critique » du secteur sidérurgique en Europe. Et ce, hasard du calendrier, alors que le Premier ministre indien Narendra Modi et le président français Emmanuel Macron sont en visite aujourd’hui mercredi 12 février à Marseille.
Surproduction chinoise et taxation américaine
La production d’acier en France et, au-delà, en Europe, fait face à deux menaces majeures : la surproduction chinoise et, désormais, la taxation des importations d’acier aux États-Unis, alors que Donald Trump a signé le 10 février deux décrets instituant des droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium, qui entreront en vigueur à compter du 12 mars prochain.
« Aucune activité de production d’acier ne sera déplacée de l’Europe vers l’Inde » (ArcelorMittal)
ArcelorMittal « se mobilise pour relever ces défis, notamment en se concentrant sur la poursuite de la réduction des coûts qui ne sont pas directement liés à la production d’acier », a souligné l’entreprise, qui n’a pas chiffré à ce stade les suppressions de postes potentielles. Le groupe conduit actuellement « des études pour permettre d’identifier le périmètre d’activités exact qui pourrait potentiellement être transféré vers le centre de services partagés », a indiqué un porte-parole de l’entreprise interrogé par l’AFP.
Trente-et-une entités, couvrant les trois segments européens (produits plats, produits longs et solutions de distribution) en France, Pologne, Belgique, Espagne, Allemagne, Italie et Royaume-Uni, seraient concernées. Mais « aucune activité de production d’acier ne sera déplacée de l’Europe vers l’Inde dans le cadre de cette initiative », a assuré le groupe.
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