Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI métropolitaine, qui intervenait jeudi 12 septembre de la journée de l’immobilier organisée par le Club de l’immobilier Marseille Provence à Port St-Louis-du-Rhône n’a pas caché son inquiétude quant au devenir du site d’Arcelor Mittal de Fos-sur-Mer. Alors que l’un des deux hauts-fourneaux de l’aciériste est désormais en arrêt d’activité durable, le futur des investissements sur place semble fragilisé.
Evoquant les enjeux industriels de la décarbonation du secteur, Jean-Luc Chauvin parle à la fois des projets des nouveaux investisseurs mais aussi des acteurs déjà présents qu’il faut garder. « Pour cela il faut amener des conditions favorables (…) parmi elles, il est nécessaire de garantir que les deux “utilities” dont ils ont besoin pour se développer seront bien présentes : l’électricité et l’eau.»
Cette garantie doit être apportée très vite » (d’ici un un an) estime le président de la CCI AMP « sinon les industriels des grands projets nouveaux iront ailleurs et les grands industriels déjà présents investiront ailleurs sur leur décarbonation et fermeront leur site ici.»
ArcelorMittal à Fos : « Ici, on est menacé »
Et pour Jean-Luc Chauvin, « c’est tout le débat d’Arcelor Mittal. Il va plus vite sur la décarbonation à Dunkerque qu’à Fos. Ici on est menacé. Arcelor Mittal a une usine en Espagne, une en Italie. Nous sommes au milieu. Et on est plus en retard. C’est 3000 emplois en jeu. Ils commencent par fermer un fourneau. Espérons que ça s’arrêtera là, mais j’ai quelques inquiétudes.»
Des inquiétudes que les salariés d’Arcelor Mittal en France ont exprimé vendredi. La CGT du groupe appelait à une mobilisation nationale le vendredi 13 septembre 2024, avec un appel aux débrayages de 2h minimum par poste, « pour sauver la sidérurgie en France, les emplois, directs comme indirects, qui sont aujourd’hui menacés.»
Le sidérurgiste affirme lui qu’il mène toujours la première phase de son projet de décarbonation du site de Fos-sur-Mer, « avec des résultats attendus dès 2025 grâce au démarrage du four à poches à l’aciérie (qui permet d’utiliser plus d’acier recyclé) ». Des études sont également en cours « pour un four à arc électrique d’ici 2030.»
Lien utile :
L’actualité des projets industriels à Fos-sur-Mer