Le projet de chaufferie sur le site d’Arkema à Saint-Menet à Marseille (11e) ne verra finalement pas le jour. Porté par une filiale d’EDF, Dalkia, il devait permettre d’installer à l’horizon 2027 une chaudière alimentée par du CSR (composés solides de récupération, c’est-à-dire des déchets “secs” issus d’activités économiques) sur un site détenu par Arkema, classé Seveso seuil haut. Mais ce ne sont pas les contestations des habitants et des élus qui ont conduit à cet abandon.
La pérennité du site marseillais d’Arkema « pas remise en cause pas l’arrêt du projet »
La communication d’Arkema confirme à Gomet’ cet abandon pour un motif financier, sans lien avec les contestations. « Entre le début du projet en 2021 et aujourd’hui, le montant des investissements dédié au projet a fortement augmenté, majoritairement suite au développement des études techniques (complexité opérationnelle) et à l’inflation. Cette augmentation significative modifie l’équilibre économique du projet sur le long terme, de manière non acceptable pour Arkema. » explique-t-elle.
Arkema précise que « le site de Marseille, qui produit de l’amino-11 pour le polyamide biosourcé à base d’huile de ricin, reste un des sites stratégiques du groupe dans le monde. Sa pérennité n’est pas remise en cause par l’arrêt de ce projet. » L’entreprise ne communique en revanche pas ni sur le coût initial, ni le coût final du projet. Un flou que déplore la mairie de secteur, Sylvain Souvestre : « le maire et les associations regrettent de ne pas voir le projet déposé afin de confronter la véracité des chiffres et arguments par le porteur de projet Dalkia » indique le communiqué transmis par les services de Sylvain Souvestre (voir le document en pied d’article).
L’élu regrette pour sa part que « des considérations financières viennent bloquer l’étude de ce projet par l’Etat, projet qui semblait bénéfique pour la santé et l’environnement. » Sylvain Souvestre demande aussi des solutions en concertation avec les habitants pour sortir des énergies fossiles. Contactée, l’entreprise Dalkia ne souhaite pas la commenter davantage.
Un projet décrié par des élus et habitants
Le 8 mars dernier, des élus avaient adressé une lettre ouverte aux dirigeants des collectivités locales – le Préfet, le maire de Marseille Benoît Payan, la présidente de la Métropole et du Département Martine Vassal ainsi que le président de la région Sud Renaud Muselier. « Outre l’augmentation du risque industriel que cette installation constitue, outre le fait qu’Arkema soit situé dans une zone inondable, outre de nouveaux trafics de poids-lourds prévisibles, nous pouvons prouver qu’il y aurait alors une augmentation des polluants, aggravant ainsi la situation actuelle, pourtant pas brillante en termes de santé publique, comme l’a montré l’étude Revela 13, commanditée par l’ARS », s’inquiétaient ainsi les élus tous bords confondus, parmi lesquels l’ancien député LREM Saïd Ahamada (Territoire de progrès), Sébastien Barles (EELV), ou encore le député Manuel Bompard (LFI).
« C’est une victoire pour notre environnement, notre cadre de vie, notre santé et notre budget, mais également pour les générations à venir » écrit sur Facebook le collectif pennois contre l’incinérateur Arkema.
Document source : la réaction du maire du 11/12 Sylvain Souvestre
En savoir plus :
> Le projet de Dalkia sur l’usine d’Arkema
> Une lettre ouverte d’élus contre la chaufferie d’Arkema à Marseille (St-Menet)