Le Babel Music XP, anciennement connu sous le nom de Babel Med jusqu’en 2017, est de retour pour sa deuxième édition, du 28 au 30 mars. Attirant plus de 2 000 professionnels de l’industrie musicale et du spectacle vivant venant du monde entier, cet événement propose un salon professionnel à La Friche pendant la journée, réunissant des directeurs de salles, des organisateurs de festivals et d’autres acteurs clés. En soirée, l’atmosphère professionnelle laisse place à la célébration, avec les performances de 35 groupes ou artistes de 24 nationalités différentes, sélectionnés en amont par l’équipe du Babel Music XP. Ces prestations offrent une opportunité précieuse aux participants de se faire remarquer auprès des festivaliers et des programmateurs.
Après avoir été interrompu en 2017 à la suite au retrait du principal soutien financier, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, critiquant son orientation jugée trop traditionnelle et dépourvue de vision, le Babel Music XP a fait un retour remarqué en 2023. Grâce au soutien renouvelé de la Région, de la Ville de Marseille et de la métropole Aix-Marseille-Provence, l’événement revient avec un budget d’un million d’euros, dont la moitié est financée par des fonds publics.
Babel : « Un hub méditerranéen des musiques mondiales »
Pointée du doigt, l’économie, fait pourtant partie intégrante de l’événement. « Le secteur de la musique et du spectacle a été très impacté par le Covid et se retrouve aujourd’hui en pleine mutation » fait part Olivier Rey, directeur du Babel Music XP, « l’idée du forum-festival est de travailler sur l’économie du secteur musical, pour que les artistes puissent faire carrière de leur talent et en vivre ».
Le salon organisé en journée permettra au monde de la musique de profiter de temps d’échange, de nouer des relations, qui permettront à la fois d’échanger des idées, de partager, d’agir comme un laboratoire avec des ateliers. « C’est toujours inspirant d’aller voir ce qu’il se passe ailleurs, de voir des solutions qui sont expérimentées à Montréal, à Lagos ou à Budapest », détaille le directeur. Parce que les préoccupations sociétales traversent aussi la filière culturelle : la transition écologique, l’égalité des genres, ou encore la question de la transmission des nouveaux modèles économiques par le changement des pratiques et des usages.
Entre les musiques actuelles, les musiques traditionnelles et le jazz, le festival se plait à mettre en valeur les artistes portés par les dimensions patrimoniales, linguistiques et territoriales, « de l’électro qui vient du Pérou au hip-hop sud-africain, tout cela va nous intéresser, autant que de la musique traditionnelle qui vient du Kazakhstan », explique Olivier Rey.
Et le Babel est un véritable tremplin pour tous les artistes qui ont l’opportunité de s’y produire, comme par exemple le groupe Meral Polat Trio, composé d’artistes kurdes, néerlandais, américains et portoricains, ou bien encore le duo arménien Jinj, qui a trouvé un partenaire professionnel lors de la dernière édition du Babel (2023). « Le Babel se positionne comme un accélérateur de carrières, à leur sortie de l’événement les artistes profitent d’une exposition assez unique qui leur permet dans la programmation des festivals », souligne Olivier Rey.
Et le festival porte bien son nom : “babel” signifiant “porte” en arabe. Pour la musique, Marseille se positionne comme une porte d’entrée du marché de la musique. « Il y a un rayonnement international fondamental, on a replacé Marseille sur la grande carte des événements internationaux dédiés à la musique » détaille Olivier Rey. D’un point de vue national et euro-méditerranéen, le festival a en effet trouvé toute sa place. « Les décideurs du monde entier viennent à Marseille, sur le pas de la porte des opérateurs partenaires de la Région, ainsi le Babel a permis de décentralisé de Paris, le monde de la culture, les choses avancent lorsque les personnes se rencontrent » commente le directeur du Babel Music XP.
Une reconnaissance des talents, pour tous
Dans le monde des festivals, l’équipe du Babel Music XP a fait le constat que « 50 à 100 groupes squattent toutes les programmations régionales, nationales ou internationales, une homogénéisation du fait des contraintes budgétaires et de volonté de remplir l’esplanade des festivals », et par conséquent cela crée à fortiori « une inflation délirante en terme de cachet des artistes ». Au final, il n’a jamais été aussi facile de faire de la musique, avec tous les moyens techniques qui se sont développés, mais il n’a jamais été aussi difficile pour les artistes de pouvoir proposer leurs productions sur scène. « L’enjeu est de réunir l’ensemble de la filière pour travailler la diversité musicale et cela passe par le levier économique », explique Olivier Rey.
Au Babel Music XP, les organisateurs souhaitent mettre en avant les artistes émergents, et « le meilleur d’ici et d’ailleurs » précise le directeur du festival, avec pour volonté de rendre à la musique son sésame et de tourner le dos aux logiques marchandes du monde du spectacle vivant.
Pour sa deuxième édition XP, le Babel Music élargit ses collaborations avec encore plus d’acteurs internationaux, renforçant ainsi sa visibilité. L’événement se positionne davantage sur la scène mondiale, avec notamment des partenariats avec une délégation africaine représentant une vingtaine de pays, de la Tanzanie au Sénégal, ainsi qu’une collaboration avec une délégation brésilienne.
Le Babel Music XP annonce également la création d’un réseau méditerranéen des marchés de musique, dans le but affirmé d’être à l’avant-garde des échanges internationaux autour de la musique.
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