Deux ans après son ouverture, Coco Velten arrive à la fin de sa convention d’occupation et demande à la préfecture de la prolonger afin de poursuivre son projet au nord du quartier de Belsunce à Marseille, en bordure de la Porte d’Aix. Les droits du tiers lieu spécialisé dans l’innovation sociale se terminent précisément le 31 décembre prochain mais « nous avons besoin d’une réponse d’ici le 30 juin pour pouvoir nous retourner », prévient Krystel Guyon, coordinatrice de Coco Velten à l’occasion d’une conférence de presse organisée mardi 25 mai devant une une cinquantaine de personnes. En clair, il doit connaître son sort pour la fin d’année pour anticiper sur l’avenir des 80 personnes actuellement hébergées dans la résidence sociale. Les négociations sont en cours pour obtenir un sursis et réfléchir à une suite plus pérenne.
Coco Velten s’appuie sur son bilan
A l’origine, le projet Coco Velten est partie d’une expérience d’occupation du foncier vacant de l’Etat dans le cadre du « lab zéro » pour favoriser les actions à destination des personnes en grandes difficultés. Pour convaincre l’Etat, les trois associations en gestion de Coco Velten, Yes We Camp, Plateau Urbain et le Groupe SOS, commencent par dresser un bilan des actions menées. En deux ans, le lieu a logé 135 personnes dans sa résidence sociale (pour une durée moyenne de 273 jours), servi 32 220 repas aux sans domicile fixe et organisé 261 évènements culturels gratuits. « Un beau bilan mais les chiffres restent insuffisants pour démontrer tous les impacts économiques et social du projet », prévient Antoine Plane, le directeur de Yes We Camp. Les équipes de Coco Velten produisent donc un document d’une trentaine de pages pour expliquer en détail le projet et ses implications. (Cf. document source page suivante).
Un projet d’acquisition du bâtiment à moyen terme
De son côté, la préfecture s’appuie sur une étude d’évaluation rendue en mars par l’organisme Fors Recherche Sociale. « Elle est globalement favorable mais il y a encore des difficultés sur le portage juridique par les services de l’Etat », explique Antoine Plane. Gomet’ a tenté de se procurer l’étude auprès des services de la préfecture sans succès. Aussi, au-delà du simple prolongement d’occupation temporaire du site de 4 000 mètres carrés, les associations réfléchissent à une possible acquisition de l’immeuble. « Le modèle de la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) me semble le plus adapté car il permet, notamment, de recevoir des subventions et d’y accueillir les collectivités », indique Antoine Plane.