Nouvelle altercation entre la direction et les syndicats de la centrale à charbon de Gardanne. Dans un communiqué, le groupe GazelEnergie (propriété du groupe tchèque EPH fondé en 2009 et détenu majoritairement par Daniel Krétinsky) dénonce mardi 12 octobre dans l’après-midi une intrusion malveillante tôt le matin vers 6 heures du matin : « Les installations de la centrale de Provence de GazelEnergie ont été la cible de multiples violences et dégradations. Les locaux sont actuellement occupés en toute illégalité par près de 80 individus cagoulés », alerte la direction. La direction de GazelEnergie affirme que les individus sont entrés « par effraction munis d’armes de catégorie D telles que des matraques télescopiques, des lacrymogènes, des battes de baseball et des armes blanches ». Elle porte plainte et demande l’évacuation du site par les forces de l’ordre. Pour l’instant, la gendarmerie n’est toujours pas intervenue.
La CGT parle de « mise sous protection du site »
Si la CGT confirme l’occupation du site, elle réfute la version de la direction : « Personne n’est cagoulé et l’inspection du travail est sur place », assure le représentant du syndicat Nadir Hadjali à l’AFP. Dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux, la CGT explique : « Les travailleurs de la Centrale de Gardanne ont décidé de mettre le site sous leur protection. La désorganisation de l’entreprise ne permet pas à la Tranche 4 Biomasse de fonctionner, d’assurer la sécurité des biens et des personnes sur l’ensemble du site ainsi que celle des riverains ». Fin juillet, le tribunal de Cergy-Pontoise a validé le plan de sauvegarde de l’emploi GazelEnergie avec la suppression de 98 postes sur un total de 154 personnes travaillant à l’usine.
La direction affirme investir pour recréer de l’emploi
« GazelEnergie fait face à une réorganisation consécutive à la décision du gouvernement d’arrêter la production d’électricité à partir de charbon », se justifie la direction. Elle rappelle avoir dépensé près de 10 millions d’euros pour le redémarrage de l’activité biomasse censée créer 80 emplois directs et 450 emplois indirects. « GazelEnergie n’a cessé de dialoguer et de s’engager dans une politique innovante de réindustrialisation du site. En particulier, GazelEnergie a proposé la mise à disposition d’une parcelle de 3 hectares pendant trois ans pour accompagner un projet porté par « l’association des travailleurs » ATCG-CGT ainsi qu’une aide financière par le biais d’une fondation. Cette proposition a été rejetée », raconte l’entreprise dans son communiqué.
Jérémy Bacchi (PCF) demande à l’Etat d’investir dans l’usine
En fin d’après-midi, le sénateur PCF de Marseille Jérémy Bacchi défend l’action des salariés : « Les premiers licenciements ordonnés par la direction désorganisent l’entreprise, empêchent le redémarrage de l’activité, notamment la tranche 4 Biomasse, et dégradent dangereusement les conditions de sécurité pour les travailleurs et travailleuses et les riverains », écrit-il. L’élu interpelle ensuite le président de la République en lui proposant d’inclure le projet industriel porté par les salariés : « Alors que le président de la République annonce 30 milliards pour un plan de relance comment ne pas dénoncer le jeu trouble des pouvoirs publics et de la direction ? Il est plus qu’urgent que l’Etat prenne ses responsabilités sur ce dossier majeur. Le temps des doubles discours est révolu ».
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