Alors que les journalistes de la rédaction de La Provence sont en grève depuis vendredi, à la suite de la mise à pied de leur directeur, Aurélien Viers, la direction de l’entreprise détenue par le groupe CMA CGM fait savoir ce dimanche en début de soirée qu’elle réintègre dès ce lundi Aurélien Viers.
« La direction de La Provence est satisfaite d’annoncer un accord avec Aurélien Viers, directeur de la rédaction. Aux termes de cet accord, celui-ci sera bien à son poste ce lundi. Le retrait de la mise à pied d’Aurélien Viers a été décidé après une réunion de travail avec Gabriel d’Harcourt, directeur général » précise un communiqué.
Ce dernier rappelle l’objet de la mise à l’écart de son directeur de la rédaction vendredi : « La Provence a toujours dénoncé les conséquences du trafic de drogue qui gangrène la ville de Marseille. Dans son édition de jeudi, le journal a donné la parole aux habitants de la cité de la Castellane. Une citation de l’un d’entre eux a été reprise en Une, sans être explicitement sourcée. Cette erreur dans la composition de la Une revêt un caractère problématique, certains lecteurs ayant cru que cette citation provenait de narcotrafiquants. Elle est à l’origine du rappel à l’ordre du directeur de la rédaction. »
Le communiqué précise enfin que « Les parties s’accordent sur l’importance du principe d’indépendance du journal vis-à-vis de tout pouvoir, qu’il soit politique ou économique, mais aussi sur l’exigence d’une ligne éditoriale non partisane, consciente des principes éthiques et au service du lecteur. Au terme d’une discussion constructive engagée depuis plusieurs mois par la direction du journal, de la rédaction et les syndicats représentatifs de celle-ci, la charte d’indépendance éditoriale et de déontologie de « La Provence » sera promulguée d’ici le 15 avril. »
Le quotidien La Provence est absent des kiosques depuis samedi et le sera encore au moins ce lundi 25 mars. La suite du mouvement de grève doit être en effet débattu lundi matin par les journalistes réunis en assemblée générale et qui bénéficient du soutien de la rédaction de La Tribune, autre média détenu par CMA CGM, ainsi que par des syndicats et sociétés de journalistes du groupe Altice (BFM RMC) pour lequel CMA CGM a fait une offre de rachat.