Bâti à la demande de Louis XIV en 1660 pour surveiller la ville de Marseille, car considérée comme trop rebelle à l’autorité royale, le Fort Saint Nicolas a ensuite été détruit, transformé en prison, occupé par les Allemands, libéré par les alliés, utilisé comme centre de transmission pour les armées… Une histoire de Marseille, une histoire des Marseillais, que l’association Acta Vista compte bien continuer d’écrire. Propriété de la Ville de Marseille depuis 2011, le fort est au cœur du projet de la Citadelle de Marseille portée par l’association, membre du groupe SOS. Acta Vista œuvre à l’insertion et à la formation de personnes en situation de précarité, souvent éloignés de l’emploi à travers la restauration de sites et monuments historiques.
Avec l’ambition d’ouvrir ce site fermé au public depuis toujours avec une ferme urbaine d’un hectare, un musée, des jardins, un chantier de restauration ouvert au public et un « lieu de vie » pour les Marseillais, l’association souhaite « interpeller le visiteur sur la notion d’inclusion, lui montrer les actions menées et le rendre acteur » explique Pâquerette Desmotes Mainard, responsable du pôle éducation culture et partenariats d’Acta Vista (lire aussi notre grand entretien avec Cyprien Fonvielle, le directeur).
Pour ce faire, et toujours dans une démarche d’inclusion et de contribution collective, un “Hackathon Territoire French Impact de Marseille” organisé par Big Bloom (agence de design thinking) et soutenu par le mouvement French Impact (voir ci-dessous), s’est tenu en ligne du 21 au 23 avril. 39 participants de tout horizon (étudiants, salariés, fonctionnaires, cadres en recherche d’emploi, etc) étaient répartis en équipes et accompagnés d’un designer ainsi que d’un coach Big Bloom. Les équipes disposaient de trois jours pour « prototyper une démarche participative pour promouvoir le projet de la Citadelle », avec un budget entre 15 et 20 000 € pour la mise en place. Soit, « un sprint d’intelligence collective » pour « s’engager et prototyper des solutions concrètes pour l’association Acta Vista », selon les mots de Sophie Régis, organisatrice. Tout en rappelant que « ce projet n’est pas encore connu du grand public et encore moins des publics les plus fragiles qui sont pourtant sa cible prioritaire. »
Repère
Le French Impact est l’équivalent de la French Tech pour l’Économie sociale et solidaire (ESS) avec l’objectif de développer le bien commun sur le territoire. Trois défis ont été développés en faveur du territoire marseillais : mieux respirer, mieux manger et mieux se loger sous la mention « Changer d’air, cultivons Marseille, 0 personnes à la rue ». Changer d’air se retrouve dans le projet DIAMS (qui vise à répertorier les données sur la qualité de l’air et mobiliser les habitants), Cultivons Marseille pour la mutualisation de ressources dans l’agriculture urbaine avec le but de revenir à une autosuffisance sur la ville de Marseille et 0 personnes à la rue (favoriser de nouvelles formes de logements dans la continuité de la politique du Logement d’abord).