Après la Région, la Ville de Marseille a présenté son plan d’urgence face au nouveau confinement qui frappe le pays lors d’une conférence de presse organisée à distance mardi 3 novembre. La maire, Michèle Rubirola, n’était pas à l’hôtel de Ville mais a répondu depuis chez elle où elle est isolée depuis jeudi dernier car désignée comme cas contact de la Covid-19. « Je suis tout de même en coordination avec mon cabinet et avec mon premier adjoint qui me tient au courant de la situation en permanence », assure la maire. C’est donc Benoît Payan qui a présidé cette séance face aux journalistes pour détailler les mesures mises en place par la municipalité pour aider les habitants à traverser cette crise.
10 000 tests rapides dans les écoles
« Nous sommes en configuration « war room » », annonce en préambule le premier adjoint, entouré pour l’occasion par ses adjoints à l’éducation, aux transports, aux affaires sociales et à la sécurité. Parmi toutes ces compétences, les écoles sont la priorité numéro un de la mairie. « Nous avons réussi non sans mal à garder les 470 écoles ouvertes tout en assurant la sécurité des petits marseillais », se félicite Benoît Payan. Si le socialiste salue le travail des agents municipaux, il critique ouvertement le protocole de l’Education nationale : « Nous sommes face à un gouvernement qui change son fusil d’épaule toutes les 24h : sur les hommages, le brassage des élèves dans les classes, l’organisation de la cantine… C’est plutôt dur à suivre », s’agace-t-il.
De son côté, Michèle Rubirola explique que la mairie vient de signer un contrat pour l’achat de 700 000 masques enfants, de quoi couvrir les besoins jusqu’à fin décembre mais elle remet en cause la décision du port du masque obligatoire dès 6 ans « alors que la société française de pédiatrie a expliqué que ce n’était pas nécessaire. Finalement, cela nous tombe dessus au dernier moment et c’est à la mairie de payer ». La mairie va également mobiliser les marins-pompiers pour mettre à disposition une batterie de 10 000 tests rapides dans les écoles.
La mairie vient en aide aux plus démunis
Le deuxième gros sujet d’inquiétude de la mairie est la lutte contre la pauvreté dans ce contexte difficile. Elle annonce une distribution de 1 500 masques et 1 000 repas par jour pour les sans-abris. Une centaine de places supplémentaires d’hébergement d’urgence vont également être ouvertes « dans les semaines qui viennent », avance Audray Garino, l’adjointe à la lutte contre la pauvreté. Ici encore, la nouvelle équipe municipale se plaint du manque de moyens : « On s’est retrouvé avec un solde de 50 000 euros pour le Samu social qui manque de tout aujourd’hui », raconte Benoît Payan. « On a du faire les fonds de tiroir pour trouver des crédits dans les autres services », explique Audrey Garino qui a finalement réussi à trouver 600 000 euros chez ses collègues. « On fait comme on peut et on ne peut pas rester les bras ballants face à des collectivités qui font mine de ne pas comprendre et à un état totalement défaillant », lâche le premier adjoint.