Une crise sanitaire mondiale sans précédent. L’épidémie de covid-19 touche désormais l’ensemble de la planète avec plus de 210 000 personnes contaminées et plus de 10 000 morts. Cette hécatombe pousse les Etats à prendre des mesures de confinement sans précédent menaçant de plonger le monde dans la récession. Le Nikkei, indice phare de la Bourse de Tokyo, a chuté de 26% depuis le début de l’année et le CAC 40 s’est effondré de 30% en moins de trois semaines. Et les conséquences sur l’économie réelle pourraient être encore pire.
25 millions d’emplois menacés dans le monde
Dans son rapport d’évaluation publié le 18 mars, l’Organisation internationale du Travail avertit que « 25 millions d’emplois sont menacés à travers le monde, en l’absence de réponse coordonnée à l’échelle internationale ». Face à la menace, la Banque centrale européenne a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi un plan de sauvetage de 750 milliards d’euros destiné à des rachats de dette publique et privée.
Sur Twitter, Christine Lagarde, la présidente de la BCE, affiche sa détermination : « Ces temps extraordinaires nécessitent une action extraordinaire. Il n’y a pas de limites à notre soutien à l’euro ». En rachetant les dettes d’État et des entreprises, la BCE espère soulager les banques, relâcher la pression sur les taux d’intérêts de certains pays, comme l’Italie, durement frappé par le virus (2 978 morts au dernier décompte) mais aussi la France, dont les taux commencent à grimper. Une manne bienvenue pour l’Etat français qui va devoir emprunter massivement pour financer son plan de relance.
Extraordinary times require extraordinary action. There are no limits to our commitment to the euro. We are determined to use the full potential of our tools, within our mandate. https://t.co/RhxuVYPeVR
— Christine Lagarde (@Lagarde) March 18, 2020
La France entre en récession
Mercredi soir, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des finances, détaillait son dispositif exceptionnel de garantie des prêts aux entreprises et de mesures budgétaires en faveur de l’activité et de l’emploi. Au total, l’enveloppe atteint les 45 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent près de 300 milliards de garanties pour permettre aux entreprises de continuer d’emprunter auprès des banques.
Malgré ces mesures d’urgence, les perspectives restent sombres pour l’économie française. Le gouvernement prévoit désormais une croissance négative de -1% cette année, en rupture forte avec 2019 (1,3%) et avec ses prévisions initiales pour 2020 (1,3% également). « Cette prévision de croissance négative résulterait en premier lieu d’un ralentissement marqué de la production, dû en premier lieu aux difficultés commerciales et au blocage de certaines chaînes de production internationale, notamment avec la Chine ; ainsi qu’au ralentissement de la production intérieure liée aux mesures de restriction de l’activité et de la mobilité », explique le gouvernement dans son communiqué.
Tous les secteurs d’activité sont désormais touchés par cette crise mondiale mais avec les fermetures des frontières américaines et européennes, le tourisme est le plus immédiatement en danger. Dans un communiqué, l’Association internationale du transport aérien (Iata) réclame ne aide d’urgence de 200 milliards de dollars pour sauver les compagnies aériennes actuellement à l’arrêt. Selon les opérateurs, « le tourisme en Italie risque un recul d’un demi-siècle ».
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