Une centrale solaire pour alimenter la production
La future centrale H2 vise à terme une capacité de production de 400 kg/jour d’hydrogène. Selon les prévisions d’Hynamics, elle permettra d’éviter l’émission de près de 1 000 tonnes de CO2 chaque année. « H2 Gardanne est un projet singulier en cela qu’il n’aura besoin d’être adossé à aucun réseau de distribution d’eau ou d’électricité externe pour pouvoir alimenter les véhicules des usagers », explique Christelle Rouillé, la directrice générale d’Hynamics dans un communiqué. L’hydrogène est produit à partir d’un procédé d’électrolyse de l’eau qui sépare les molécules d’oxygène et d’hydrogène. Sur le site de la Malespine, l’usine utilisera l’eau de ruissellement de la décharge aujourd’hui recueillie dans des bassins de rétention. Pour alimenter l’électrolyse, il faut de l’électricité. Pour s’assurer que l’énergie produite soit complètement issue de sources renouvelables, Hynamics va donc réaliser une centrale photovoltaïque de 2,7 Mwc qui alimentera l’électrolyseur. La déchetterie dispose également d’une unité de méthanisation déjà en service. Opérée par Dalkia, autre filiale d’EDF et la Semag, cette usine produit aujourd’hui de l’électricité directement injectée dans le réseau « mais à terme, elle pourra aussi alimenter sur l’électrolyseur », indique Caroline Audier.
La centrale hydrogène H2 de Gardanne va se mettre en place en deux étapes. Lors de sa mise en service prévue fin 2023, elle sera alimentée à 25% par des énergies renouvelables produites localement par la première centrale photovoltaïque installée sur le premier casier de la déchetterie. Mais Hynamics et la Semag anticipe déjà sur la construction d’un deuxième parc solaire « dont la puissance atteindra le double du premier », avance Hamid Djounidi. Ces panneaux photovoltaïques supplémentaires doivent être mis en service en 2028 pour assurer une alimentation 100 % verte à l’usine d’hydrogène. Un pré-requis pour obtenir le soutien de l’Union Européenne et de la Banque des territoires.
La Semag actionnaire aux côtés d’EDF et de la Banque des Territoires
Le 30 mars dernier, la Banque des territoires annonce une participation à hauteur de 34% du projet gardannais. En clair, une société dédiée va être créée pour porter l’unité de production et la station d’approvisionnement et la filiale de la Caisse des dépôts sera actionnaire d’un tiers du capital. Hynamics prendrait un peu plus de la moitié des parts (51%) et la Semag, propriétaire du terrain, détiendrait le solde (15%). Mais cette répartition pourrait bien changer dans les semaines et mois qui viennent : « Plusieurs collectivités sont intéressées et devraient venir apporter leur soutien financier », confie Hamid Djounidi. Au total, l’investissement nécessaire est évalué à 12,5 millions d’euros : 10 millions pour la partie hydrogène et 2,5 millions d’euros pour le photovoltaïque. « D’ailleurs, nous devrions certainement créer deux sociétés distinctes pour chaque activité », précise le directeur de la Semag. Au final, l’exploitation du site ne devrait pas coûter trop cher car seulement cinq emplois sont prévus pour l’instant pour le faire fonctionner.