Au lendemain de l’annonce officielle de la démission de Michèle Rubirola de la mairie de Marseille, la classe politique marseillaise de tous bords a largement réagi par communiqué et sur les réseaux sociaux. Petit florilège…
Jérémy Bacchi (PCF) veut « poursuivre le redressement de Marseille »
Dans un communiqué, le sénateur des Bouches-du-Rhône et secrétaire départemental du PCF Jérémy Bacchi « prends acte de cette décision » et remercie Michèle Rubirola « pour sa sincérité et sa transparence qui honorent la vie politique de notre cité ». Il appelle désormais « au rassemblement de toutes les forces qui ont constitué le Printemps Marseillais. Il est de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour que la majorité issue du scrutin municipal de mars et de juin puisse poursuivre le redressement de Marseille ». Il réitère ainsi son soutien au mouvement vainqueur des dernières élections municipales et assure que « les communistes, pôle de stabilité, assumeront pleinement la place centrale qui est la leur au sein de la majorité municipale.
Elus et militants apporteront donc toute leur énergie et leur contribution pour ancrer Marseille à gauche et pour continuer à agir en faveur d’une ville plus juste, plus solidaire, plus apaisée. Une ville pleinement inscrite dans la transformation sociale, écologique et citoyenne ».
Martine Vassal « a mal pour Marseille »
Dans une courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux, la présidente de la métropole et du département Martine Vassal se dit « stupéfaite » de la démission de son adversaire politique. Elle affirme ne pas vouloir « agir dans la précipitation » et annonce une réunion prochaine de sa « famille politique pour prendre ensemble les décisions ». Et de conclure : « J’ai mal pour Marseille et je suis très triste pour les Marseillaises et les Marseillais ».
Je suis stupéfaite par la #Demission de @MicheleRubirola.
— Martine VASSAL (@MartineVassal) December 15, 2020
Ce soir, je suis triste pour #Marseille et les #Marseillais. pic.twitter.com/vhAGAdrGxb
La droite marseillaise dénonce « un hold-up politique »
Sa famille politique justement ne s’est pas privée de réagir également à cette annonce, la qualifiant de « feuilleton supplémentaire qui écorche encore l’image de notre ville ». Le groupe d’opposition de droite au conseil municipal « Une volonté Pour Marseille » tacle le Printemps Marseillais dans son communiqué évoquant « un grand amateurisme et une dépréciation totale des difficultés que l’ensemble de nos concitoyens vivent ». Tout en souhaitant « un bon rétablissement » à Michèle Rubriola, le groupe présidée par Catherine Pila estime cependant que « plusieurs choses sont perturbantes dans cette démission, incohérentes et même scandaleuses ». « Tout d’abord le timing est très particulier : moins de 6 mois après son élection et à moins de 5 jours d’un Conseil Municipal initialement prévu le 14 décembre… La ficelle est un peu grosse et nous espérons collectivement que ces raisons de santé ne masquent pas un accord conclu avant même l’élection municipale, auquel cas ce serait un véritable hold-up démocratique dont les Marseillaises et les Marseillais seraient les principales victimes », préviennent les élus. Et d’alerter sur le « grand retour des pratiques ancestrales du PS local que les plus anciens d’entre nous ont bien connues ».
Bruno Gilles : Michèle Rubirola « abandonne Marseille »
Un autre ancien adversaire de Michèle Rubirola, le dissident de droite Bruno Gilles a lui aussi commenté cette démission : « Elle abandonne Marseille, elle abandonne les Marseillais et elle fuit ses responsabilités. De mémoire politique, nous n’avons jamais assisté à un tel spectacle aussi désolant », dénonce-t-il. Bruno Gilles poursuit en qualifiant ce départ de « tour de passe-passe indigne et sans précédent. Le vote est bafoué. Méprisé. Nié. La belle histoire que nous a vendue le Printemps Marseillais est terminée. Le Printemps Marseillais n’aura pas passé l’hiver ! », conclut-il.
Des réactions partagées du côté de LREM
Enfin pour La République en Marche, le député Saïd Ahamada souhaite un prompt rétablissement à Michèle Rubirola et regrette son départ : « c’était un bon signal d’avoir une femme maire de Marseille ». Il reste cependant sur ces gardes et « espère que ces raisons de santé ne masquent pas un accord conclu avant même l’élection municipale, auquel cas, ce serait une duperie », prévient-il sur twitter. Sa collègue Claire Pitollat est moins tendre sur l’affaire parlant de « déni de démocratie ». « Les Marseillais avaient fait un choix, et il n’est plus respecté », estime-t-elle.
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