Depuis l’arrivée aux affaires du Printemps marseillais, le port n’était entré dans le radar du Conseil municipal que lors de mouvements hostiles à la pollution des croisières ou contre les data centers. On se souvient notamment de la pétition lancée par la Ville contre la pollution maritime en juillet 2022 et qui avait suscité l’émoi du monde économique et portuaire.
Le conseil municipal du 12 décembre a adopté un document d’une soixantaine de pages intitulé « Marseille au cœur des flux mondiaux en Méditerranée – Stratégie pour une ville portuaire compétitive et durable » qui ne revient pas sur ces préventions, mais les précise.
Laurent Lhardit : « c’est le point de départ d’une relation de travail nouvelle »
Selon Laurent Lhardit qui porte ce dossier, « c’est le point de départ d’une relation de travail nouvelle entre Marseille et son port, un outil qui permet dès maintenant d’engager l’action en conciliant les enjeux de développement économique et de l’emploi avec les enjeux de préservation de l’environnement, de santé publique et d’amélioration du cadre de vie des habitants. »
Mais disposant de peu de moyens, le document n’affirme qu’une volonté : « En adaptant ces objectifs au contexte et aux enjeux locaux, la Ville de Marseille manifeste sa volonté de soutenir une stratégie ambitieuse d’aménagement et de développement économique durables des activités portuaires. »
Sur le sujet des croisières la Ville de Marseille détaille ses exigences :
- « Relancer les négociations intergouvernementales pour la création d’une zone ECA (Emission control area), limitant les émissions de polluants maritimes atmosphériques en Méditerranée | État
- Mettre en place une « Clean Air Zone » (ZFE maritime) pour améliorer la qualité de l’air et la santé des Marseillais | État, GPMM, Métropole, Ville
- Accélérer le calendrier de branchement de la Forme 10, plus proche des habitations que les terminaux croisières | GPMM, Région, Ville
- Mettre en œuvre en 2025 le programme de réduction des nuisances ferroviaires demandé par la Ville (mur anti-bruit à Saint-André) et doté d’une enveloppe de 8 M€, dont 3 M€ financés par la municipalité | État, Ville, Métropole, Département
- Créer le « Laboratoire Ville Protégée » (équipements mobiles de détection et mesure des pollutions air-eau-sol) | Ville, BMPM
- Encadrer et limiter le développement de la croisière de masse et dans les meilleurs délais n’accueillir que des navires en capacité de pouvoir se connecter à quai | État, GPMM
- Limiter et à terme interdire l’accueil de navires équipés de système de scrubbers à boucle ouverte | État, GPMM »
Quand aux data centers, c’est un « oui mais » qui est adopté puisque le conseil municipal appelle à « limiter exclusivement aux espaces délaissés ou pollués le développement des centres de données, sur les seules implantations ne concurrençant pas les activités maritimes et portuaires. »
La ville de Marseille se prononce favorablement à la liaison Rhône Méditerranée : « Faire du GPMM le moteur de la construction du grand port fluvio-maritime de l’axe Méditerranée – Rhône – Saône en veillant à ce que le processus d’intégration se fasse dans l’intérêt du territoire, des travailleurs portuaires et des entreprises locales »
Enfin une idée neuve émerge pour installer « une « capitainerie urbaine » pour mieux gérer les flux de visiteurs qui arrivent et repartent de Marseille par l’une de ses quatre grandes portes d’entrée (port, aéroport, gare SNCF, autoroutes) | État, GPMM, Ville, Métropole, Région, RTM, Aéroport, SNCF. »
Le Grand port maritime de Marseille présente son bilan d’activités et ses perspectives ce lundi 27 janvier. La relation avec la Ville de Marseille pourrait être l’un des sujets abordés.