Eric Berton, le président d’Aix Marseille Université effectue cette semaine sa première rentrée en tant que président d’AMU. Il a pris début 2020 la tête de l’université métropolitaine qui demeure la première université francophone au monde avec 80 000 étudiants. Eric Berton nous a accordé un entretien à la veille (*) de cette rentrée universitaire tout à fait particulière cette année en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19. Voici aujourd’hui le second volet de notre interview d’Eric Berton dans laquelle il répond à nos questions sur ses priorités durant les prochains mois (lire la première partie consacrée à la rentrée universitaire).
Quelles sont justement les thématiques sur lesquelles vous souhaitez positionner AMU ?
Eric Berton : C’est d’abord le développement durable. Nous sommes en train de créer le conseil du climat qui sera composé de personnalités internationales. Ce conseil doit nous aider à réfléchir sur nos actions climatiques, et plus largement à définir comment AMU peut et doit réagir à l’urgence climatique. Le travail a été lancé pendant le confinement. Le responsable de ce projet est Nicolas Thouveny, le directeur de l’Observatoire des sciences de l’univers Pithéas. Mariane Domeizel, vice-présidente déléguée au développement durable est évidemment impliquée également.
Nous avons aussi beaucoup envie de travailler sur la citoyenneté.
Eric Berton
Nous avons aussi beaucoup envie de travailler sur la citoyenneté. C’est Marilyne Crivello, vice-présidente du conseil d’administration qui porte ce dossier. Cela consiste à regrouper les actions de recherche sur ce thème et de promouvoir cette citoyenneté au niveau de nos étudiants. Nous souhaitons aussi mener des actions très fortes en matière sur l’équité homme-femme. Isabelle Régner, qui est la vice-présidente déléguée à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations, applique des méthodes scientifique très fortes. Il y a des tests qui ont été créés et validés scientifiques pour contrer les biais culturels lors d’une évaluation de recrutement. Nous faisons école dans ce domaine. D’autres universités nous demandent quelles sont nos méthodes. Voilà quelques thèmes emblématiques en plus de tous les points forts d’AMU en formation et en recherche, et de tout le développement effectué sur la vie des campus.
Quelle est votre réaction après la nouvelle position d’AMU dans le classement de Shanghaï ? Aix Marseille reste aux portes du top 100 malgré une bonne progression.
Eric Berton : Oui nous sommes 116e et nous gagnons 15 places. C’est le meilleur je pense d’AMU par rapport au nombre d’établissements classés aujourd’hui soit près de 4000. C’est un bon classement parce que c’est aussi celui d’une université classique et pas d’un établissement expérimental. Actuellement, en France il y a le développement d’un modèle d’université expérimentale dans laquelle on regroupe des établissements privés et publics qui ont leur propre administration comme Paris-Saclay ou Nice. Notre performance est aussi remarquable car Shanghai ne tient que peu compte des sciences sociales or c’est l’une des forces d’AMU. Enfin, le classement de Shanghaï privilégie les universités qui obtiennent des prix comme le Nobel ou d’autres grands prix.
Est-ce un objectif de progresser dans ce classement ou d’autres palmarès ?
On ne raisonne pas tellement en termes de classements mais plutôt d’avancées scientifiques
Eric Berton
Eric Berton : Oui bien sûr. Ils reflètent, avec chacun leurs critères la dynamique d’une université. Mais ce n’est pas l’alpha et l’omega de notre politique. On ne raisonne pas tellement en termes de classements mais plutôt d’avancées scientifiques. Et ce qui est important c’est la chaîne d’ensemble qui traite ces avancées scientifiques. Il y a les chercheurs mais il y a aussi l’administration et les étudiants.