La mairie de Marseille tiendra son dernier conseil municipal de l’année 2021 vendredi 17 décembre. Elle a présenté les grandes lignes de l’assemblée mardi à l’occasion d’une conférence de presse. Un « petit conseil de fin d’année », tempère l’adjoint aux finances Joël Canicave, qui sera marqué par l’absence de nombreux conseillers en raison de l’assemblée plénière qui se tient à la Région et au Département en parallèle.
Par ailleurs, seulement 94 rapports seront étudiés, portant en majorité sur des aspects purement techniques : acomptes, clôtures des comptes de l’année … C’était sans compter sur un invité de dernière minute : un 95e rapport visant à lancer officiellement la création de la fameuse SPLA-IN (société publique locale d’aménagement d’intérêt national) pour la rénovation des écoles marseillaises, comme annoncé par Emmanuel Macron lors de sa venue à Marseille début septembre et son ambition Marseille en grand.
L’ajout de ce dernier rapport intervient au lendemain de la visite du Premier ministre hier à l’école Ahmed Litim à Marseille (3e), à l’occasion de laquelle il a signé avec le maire de Marseille Benoît Payan une convention pour lancer le plan écoles : l’Etat s’engage ainsi à soutenir financièrement la Ville à hauteur 400 millions d’euros sous forme de subventions pour rénover 174 écoles (sur 472 au total), soit une rallonge de 150 millions d’euros par rapport au montant initialement annoncé par le président de la République (250 millions).
Sur ces 400 millions, « 254 millions ont déjà été inscrits dans la loi finances de 2022 », a rappelé le chef du gouvernement lors de sa venue. « L’Etat a conscience des difficultés financières de la Ville et de la situation catastrophique des écoles marseillaises » souffle Joël Canicave, interrogé par Gomet’. Il nuance toutefois qu’il « reste tout de même tout le reste à financer par la Ville ». En effet, le coût global du plan écoles s’élève à 1,2 milliard d’euros. C’est pourquoi la mairie bénéficiera également d’une garantie d’emprunt de 650 millions d’euros de l’Etat.
Sur le contenu du 95e rapport étudié vendredi « pas de grande surprise » poursuit Joël Canicave : « tout était déjà prêt dans les services depuis les annonces du président, il n’y a pas de fait nouveau. L’objectif de la délibération est avant tout de faire en sorte que la Ville soit prête pour la mise en place juridique en janvier de la SPLA-IN ».
Lutte contre la pauvreté, déontologie, sécurité civile … Les autres délibérations au menu du conseil municipal
Lors de cette conférence de présentation du conseil, les adjoints ont tout de même souligné la présence de certaines délibérations particulières : le rapport 17 actera ainsi la signature d’une convention entre la Ville de Marseille et l’Etat pour accentuer la lutte contre la pauvreté. Cette convention, qui se chiffre à 1,4 million d’euros financé à parts égales par la mairie et l’Etat, doit permettre de venir en aide aux personnes âgées et aux personnes non domiciliées, deux publics souvent mêlés. A noter qu’il s’agit d’une première pour une ville : depuis 2018, l’Etat a multiplié les conventions de ce type mais plutôt avec les départements et métropoles. « Il s’agit d’une politique volontariste de la Ville, qui n’est en principe pas compétente dans le domaine social (c’est le Département qui est compétent, ndlr), mais en tant que municipalité, nous ne pouvons nous désintéresser du taux de pauvreté à Marseille, qui s’élève à 26% », souligne Audrey Garino, adjointe en charge des affaires sociales, de la solidarité, de la lutte contre la pauvreté et de l’égalité des droits.
La question de la sécurité civile s’invitera également dans les débats au travers du rapport 53, qui a pour objet de faire approuver un nouveau document d’information communale sur les risques majeurs (Dicrim), document qui doit être mis à jour tous les cinq ans et a pour rôle d’informer la population sur les risques naturels et industriels existants à Marseille : inondations, glissements de terrain, voire tsunamis. Or, la dernière révision du Dicrim remonte à … 2003, selon les dires de l’adjoint à la sécurité civile Jean-Pierre Cochet. Alors que la ville a justement connu d’importantes intempéries et inondations en octobre dernier, la mairie entend remédier à ce retard et transmettre aux administrés ce document le plus rapidement possible. « Dans un premier temps, ce seront 100 000 foyers situés dans des quartiers les plus exposés aux aléas qui recevront ce document dans leur boîte aux lettres, courant janvier. D’ici la fin 2022, notre objectif est que toute la population marseillaise ait reçu ce document ». L’adjoint n’apporte cependant pas plus de précisions concernant les quartiers considérés prioritaires dans la réception du document. Interrogé par Gomet’, il ajoute simplement que « le maintien de l’usine Satys dans le 15e arrondissement, par exemple, va avoir un impact sur le périmètre prioritaire défini, qui est encore à l’étude ».
Enfin, l’accent sera mis sur la déontologie des agents et des élus de la Ville avec le vote d’une charte (rapport 18) « pensée comme un guide pédagogique pour les renseigner sur ce qu’il est permis de faire ou non », détaille Olivia Fortin, adjointe en charge de la vie publique. Par la mise en place de cette charte, la Ville répond ainsi à une recommandation de l’agence française anticorruption. Des formations seront également mises en place au sein de la mairie pour sensibiliser à ce sujet. De plus, reconnaît Olivia Fortin, « des dysfonctionnements ont été observés. Nous ne les nions pas et tentons de trouver des outils pour les résoudre », a-t-elle expliqué, sans entrer dans les détails desdits dysfonctionnements.
Document source : tous les rapports étudiés lors du conseil municipal du vendredi 17 décembre
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