Et ces centaines de millions d’euros investis à Marseille, ils sont créateurs de valeurs ou d’emplois pour la ville ?
F. C. Aujourd’hui, Interxion emploie directement 35 salariés à Marseille et MRS3 en créera 25 dès son ouverture pour atteindre 70 personnes à la fin de l’année 2020. Au total, ça fera déjà plus d’une centaine. Dans une étude récente, l’association professionnelle France Data center a démontré qu’un emploi direct crée quatre postes indirects. On fait le calcul et on atteint déjà 400 personnes, ce n’est pas rien. Après, si les Google, Amazon et Facebook sont clients de nos data center à Marseille, ils ne créent pour l’instant que peu d’emplois sur place. Marseille doit opérer une véritable transformation en s’appuyant sur sa position stratégique et ça ne se fera pas en quinze jours, ça prendra des années. Mais le potentiel est là pour attirer les géants du numérique qui veulent s’installer toujours plus près des data center. On le voit à Saint-Denis en banlieue parisienne. Microsoft et Cap Gemini ont finalement déménagé leurs bureaux près de nos installations pour gagner en vitesse de connexion. Il faut que les pouvoirs publics mettent davantage en avant ce point majeur de Marseille pour attirer les entreprises.
Vous êtes installés sur le port où la pollution est un sujet sensible. Vos data center sont de très gros consommateurs d’énergie. Quel est votre impact sur l’environnement ?
F. C. Déjà, nos data center n’émettent pas de CO2, donc la pollution aérienne est nulle. Ensuite, on fait en sorte de baisser drastiquement la consommation de nos centres car la meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas. Puis ça nous permet de faire baisser la facture d’électricité de nos clients. L’efficacité énergétique est l’un de nos métiers principal. Pour l’Union Européenne, un data center est vertueux à partir d’un indicateur PUE (Power Usage Effectiveness) maximale de 2. Tous nos data center sont à moins de 1,5. On essaye de maîtriser toujours plus notre approvisionnement en énergie. Par exemple, pour MRS 3 et les prochains projets, nous allons nous substituer à Enedis en construisant notre propre poste source. Il délivrera un puissance de 80 MW, soit l’équivalent de la consommation d’une ville de 60 000 habitants. Ce projet va nous coûter 20 millions d’euros. On travaille également sur des projets innovants pour nos systèmes de refroidissement. Avec Dalkia, on va créer un système baptisé River Cooling, pour pomper l’eau de source à 14 °C située dans une galerie souterraine qui vient de Gardanne et passe sous le port. On a signé la convention d’occupation temporaire avec le port pour construire la station de pompage. L’eau passera dans nos tuyaux pour refroidir les salles et ensuite, on enverra les calories récupérées vers la boucle d’eau de mer Massileo qui pourra utiliser cette chaleur gratuitement.
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