« Marseille est la ville la plus endettée de France », martelait Joël Canicave, l’adjoint aux Finances de la Ville de Marseille, depuis l’élection du Printemps Marseillais en juin 2020. En conseil municipal du 7 juillet, l’élu PS a fièrement annoncé que l’agence de notation Fitch Rating venait d’attribuer « pour la première fois » la note de « AA-» (contre A+ précédemment) à la Ville de Marseille pour l’amélioration de sa gestion financière.
Toutefois, l’agence Fitch relève dans sa note que le profil de risque de Marseille est à « moyen-fort », « ce qui reflète une combinaison de facteurs de risque clés évalués à « forts » et « moyens ». Le profil de risque « moyen-fort » reflète la faible probabilité que la capacité de la ville à couvrir son service de la dette avec son épargne de gestion s’affaiblisse de manière inattendue dans notre scénario de notation (2023-2027), en raison de recettes inférieures aux anticipations, ou en raison d’une augmentation imprévue des dépenses ou du service de la dette.»
« La ville est bien gérée financièrement », résume Joël Canicave « en un mot ». La ville, endettée à hauteur de 1 550 millions d’euros (1,5 milliard) en 2020, a diminué sa dette de 150 millions d’euros depuis trois ans. « Ce n’est pas un objectif de baisser la dette, explique l’adjoint, mais un moyen pour développer des politiques publiques et avoir accès aux crédits pour investir ». Le maire, Benoît Payan, salue le travail réalisé à mi-mandat : « Quand on marche sur ces deux jambes, quand on est rigoureux sur la gestion, on ne peut avoir que quelques motifs de satisfaction. »
L’opposition a fait profil bas, sans revenir sur l’augmentation de la taxe foncière votée en avril 2022. L’augmentation de cet impôt de 5,5% représente en effet 50 millions de recettes supplémentaires chaque année pour la Ville, permettant de rembourser une partie de la dette.
Un désendettement progressif à partir de 2014
La Ville de Marseille s’est fortement endettée – près de 300 millions d’euros – entre 2000 et 2006 sous la mandature de Jean-Claude Gaudin. Les dix années suivantes, la dette a stagné entre 1,8 et 1,9 milliard d’euros. C’est en 2014, que la courbe a commencé à s’inverser pour passer le seuil des 1,6 millard en 2018.
Depuis 2018, la dette marseillaise a continué à diminuer, passant en dessous de la barre symbolique de 1,5 milliard d’euros, équivalent à 1 700 euros de dette par habitant. A titre d’exemple, la Ville de Paris est endettée à 7,75 milliards d’euros, soit 3 800 euros par habitant. En novembre dernier, Clément Beaune, le ministre des Transports, avait évoqué la mise sous tutelle de Paris par l’État. Marseille a déjà été placée sous la tutelle de l’État, une fois, en mars 1939 après un incendie ravageur. Les braises de l’endettement sont semblent-ils aujourd’hui maîtrisées.
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