« Il s’agit d’organiser, fin 2018 ou début 2019, une manifestation publique sur ce sujet, explique-t-il. Notre constat repose sur la situation alarmante dans nos départements alpins, des zones rurales et montagnardes. Mais les mêmes problématiques se retrouvent dans les arrières pays, niçois ou vauclusien par exemple. Notre ambition est d’englober la totalité des territoires reculés. Dans les Bouches-du-Rhône, des praticiens partent à la retraite et ne sont pas remplacés, laissant les assurés sociaux sans médecin traitant. »
L’objectif : associer dans cette démarche tous les acteurs de la santé : « La Mutualité Française ne doit pas faire sa soupe dans son coin mais doit réfléchir avec l’ensemble des protagonistes du parcours de soin : collectivités locales, élus locaux, usagers et professionnels de la santé. » La volonté de Jean-Claude Eyraud est de se baser pour cette réflexion sur les besoins de chaque territoire. La Mutuelle d’Action Sociale 04/05 par exemple, gère à Dignes un centre de santé dentaire moderne. « Au mois de juin, deux chirurgiens sont partis à la retraite et nous n’avons pas réussi à les remplacer, se désole le président. Notre seule piste est d’embaucher des praticiens espagnols, italiens ou roumains mais ces pays-là aussi connaissent des problématiques de déserts médicaux, notre but n’est pas de les dépouiller de leurs thérapeutes ! »
Trop peu de praticiens formés, des zones rurales désertées
Lors de cette concertation publique, la Mutualité entend dégager des solutions concrètes mais surtout faire prendre conscience de cette difficulté. « De mon côté, j’ai fait de multiples rencontres : l’ARS, les députés, le maire de Dignes, afin d’alerter sur cette question de santé publique. Car dans le même temps, les chirurgiens dentistes du privé ne sont pas remplacés non plus. La Mutualité Française Paca se devait de se mobiliser. » L’une des solutions pourrait peut-être concerner les facultés de médecine ? « Nous observons ces dernières années un retard en termes de formations à cause des quotas, nous ne pouvons pas le rattraper. Certains technocrates parisiens ont pensé que diminuer le nombre de thérapeutes allait diminuer les dépenses de santé mais c’est le contraire. »
Un constat valable pour le dentaire mais aussi pour l’ophtalmologie, la dermatologie, la gynécologie, où les délais atteignent plusieurs mois pour un rendez-vous.« Les maisons de santé, où les praticiens libéraux sont accueillis dans un local mis à disposition par une collectivité et les centres de santé, qui salarie des thérapeutes, sont une réponse mais ne règlent en rien le problème de fond : s’il n’y a pas de praticiens, les bâtiments restent vides, martèle Jean-Claude Eyraud. Il faut augmenter le nombre de praticiens formés. Puis, après leur formation, peut-être qu’il faudra imposer, pendant 3 à 6 ans, qu’ils interviennent dans des zones rurales ou reculées. C’est tout l’objectif de cette concertation publique : débattre de ce type d’idées. » Une réunion aura lieu au mois de juin pour finaliser l’organisation, pour déterminer si chaque département organisera sa propre démarche en partant de la spécificité de son territoire ou si l’Union régionale chapeautera l’événement de façon globale.
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