« Cette réforme est injuste pour les petits salaires et les femmes. On ne lâchera pas », confie Rachida, animatrice de 42 ans d’un centre social à Marseille en regardant, attendrie, sa fille de 8 ans. « Je suis là pour elle, pour toutes les femmes et tous ceux qui se tuent au travail », abonde la mère dans les rangs de Force Ouvrière pour la manifestation du 23 mars.
L’intersyndicale avait appelé à la grève suiteau passage au forceps avec le 49.3 de la réforme des retraites lundi soir. Et elle a été entendue. Selon les syndicats, ce neuvième acte a mobilisé 280 000 manifestants, contre 245 000 lors de la dernière mobilisation le 7 mars à Marseille. Du côté de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, le nombre de manifestants est 15 fois plus faible : l’État dénombre 16 000 manifestants, la moitié moins que deux semaines auparavant.
« On n’en veut pas, on ne lâchera rien », reprennent en cœur les haut-parleurs d’un bout à l’autre du Vieux-Port, noir de monde. Si leurs sourcils sont froncés, les manifestants restent calmes et le mouvement ne s’est pas envenimé. « On garde espoir », assurent-ils en chantant, dansant sur les rythmes du groupe Zebda. Ils luttent encore malgré le vote de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale et le discours télévisé d’Emmanuel Macronhier midi jugé « méprisant » par plusieurs citoyens dans la rue.
Le maire de Marseille demande de « ne pas promulguer »
Présent dans le cortège aux côtés de plusieurs autres élus du Printemps Marseillais telles que Didier Jau et Michèle Rubirola, Benoît Payan se lance. Au micro de nos confrères de BFM Provence, le maire de Marseille somme Emmanuel Macron de « ne pas promulguer cette loi » qui est « injuste pour les plus fragiles ». L’édile rappelle les événements de 2006 pendant lesquels l’ex-président de la République Jacques Chirac n’avait finalement pas promulgué la loi du Contrat première embauche (CPE).
Les élus LFI, Manuel Bompard, Jean-Luc Mélenchon et Sébastien Delogu ont de nouveau affiché leur soutien devant l’îlot de verdure « La France Insoumise » sur le Vieux-Port. Tout comme le député PCF Pierre Dharréville. Les syndicats du port de Marseille-Fos, installés devant l’hôtel de ville, restent calmes malgré l’opération lancée hier à Fos-sur-Mer pour bloquer le port de Marseille. Si elle n’est plus d’actualité, « ça a fait perdre des millions d’euros aux entreprises », nous assure Pascal Galéoté, le secrétaire général CGT du Grand Port maritime de Marseille (GPMM). Lui non plus, « ne lâchera rien. »
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