Les dernières actualités concernant la transformation industrielle de la zone de Fos-sur-Mer – Etang de Berre, jusqu’au bassin de Gardanne, ne sont pas réjouissantes. Le risque de cacophonie générale est bien devant nous. Les enjeux sont pourtant considérables car il s’agit bien d’une grande partie de l’avenir de la métropole Aix-Marseille qui se joue en ce moment.
On ne reviendra pas sur les multiples projets présentés par les industriels, pour 10 à 15 milliards d’euros, qui visent tous à transformer notre modèle énergétique en sortant des énergies fossiles polluantes et nuisibles pour le climat vers des énergies décarbonnées.
De l’hydrogène au solaire en passant par l’éolien, notre territoire peut apporter une contribution décisive tant au niveau local qu’au service du pays, voire de l’Europe.
Il reste à trouver un pilote dans cette mutation complexe qui engage non seulement les acteurs économiques mais tous les habitants. Les défis en terme de logements, de transports, d’équipements en tous genres pour accueillir 10 à 15 000 emplois d’ici les dix prochaines années sont considérables. Et le temps presse.
En l’absence d’une gouvernance lisible, avec un cadre de partage, d’échanges et de décisions, la grande transformation du territoire peut tourner aux batailles rangées et à la primauté des interêts particuliers, sur le principe égoïste du Nimby « Not in my back yard » : pas dans mon arrière-cour.
L’Etat par la voix du président de la République tente d’impulser d’en haut, avec des ministres qui changent à chaque saison. Mais la révolution en cours doit s’accompagner, s’expliquer et s’incarner en bas. En mobilisant bien plus que les parties prenantes mais aussi les habitants, petits et grands.
Après les concertations publiques tendues autour du projet HyVence ou la ligne à haute tension électrique entre Jonquières et Fos, l’appel du député Jean-Marc Zulesi pour la création d’une mission préfectorale ad-hoc et d’une opération d’intérêt national sonne comme un rappel.