Comment comptez-vous convaincre le port d’investir sur le terminal roulier des bassins Est ?
J-F.S : Avec l’Union maritime et fluviale, nous avons commandé une étude de marché à un cabinet indépendant afin de déterminer les opportunités et de faire des préconisations précises sur l’évolution nécessaire des infrastructures pour répondre à la demande. Elle a été lancée lundi 4 janvier et on devrait avoir un rendu à la mi-février. En espérant pouvoir influer sur le projet stratégique du port.
Il y a l’argument financier aussi à prendre en compte. 60 millions d’euros, c’est une somme importante. Où pourriez-vous la trouver ?
J-F.S : Je suis conscient de l’effort demandé mais avec le plan de relance, l’État a annoncé plus de 220 millions d’euros pour les ports français et d’autres fonds peuvent aussi aller sur les projets de transition énergétique. Cette manne permettrait de libérer du budget pour financer les investissements sur le secteur Pinède et ainsi sauver la filière roulier.
Marseille est très en avance sur la réduction de la pollution maritime avec les branchements à quai, les scrubbers, le GNL…
Jean-François Suhas
Lors du dernier conseil municipal de l’année 2020 le nouveau maire de Marseille Benoît Payan a réduit de moitié la subvention accordée au club de la croisière que vous présidez et a eu des mots particulièrement durs sur cette activité parlant de « poubelles des mers ». Comment avez-vous réagi ?
J-F.S : Je trouve ridicule de penser qu’il y aurait une espèce de complot entre l’État, les armateurs et le port de Marseille pour camoufler la pollution. C’est de la caricature à outrance. L’État fait bien son travail et contrôle les navires comme partout. De plus, contrairement à ce qui a été dit, Marseille est très en avance sur la réduction de la pollution maritime avec les branchements à quai, les scrubbers, le GNL… Je vous assure qu’à part en Californie, il y a peu d’endroit dans le monde qui sont aussi à la pointe sur ces sujets. Malgré ces déclarations, je travaille très bien avec la mairie, notamment Laurent Lhardit, l’adjoint à l’économie et au tourisme qui connaît bien la problématique.
(*) Le Conseil de développement comprend 4 collèges et est composé de 40 membres :
12 représentants de la place portuaire, choisis parmi les catégories suivantes :
– entreprise implantée sur le port
– compagnie maritime desservant le port
– agence des compagnies de navigation implantée sur le port
– pilote en activité sur le port
– société exploitant des outillages sur le port
– entreprise de services portuaires en activité sur le port (notamment entreprises de manutention, de transit, de consignation, d’exploitation d’entrepôt public des douanes, courtiers maritimes, entreprises de transport et opérateurs ferroviaires)
– 4 représentants des personnels des entreprises exerçant leurs activités sur le port dont 2 au moins représentant les salariés des entreprises de manutention portuaire.
– 12 représentants des collectivités territoriales ou groupements situés sur la circonscription du port. La liste des collectivités ou groupements ayant un représentant est fixée par le préfet de la Région Sud.
– 12 personnalités qualifiées intéressées au développement du port dont au moins 3 représentants d’associations agréées de défense de l’environnement et 3 représentants des entreprises et gestionnaires d’infrastructures de transport terrestre.
Source : GPMM
(**) Entretien réalisé le 7 janvier dernier
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