Jean-Philippe Bonnet (RTE) : « La moitié des investissements consacrée au renouvelable »

Comment s’en sort la région par rapport au reste du pays ?

J-P. B : La baisse est légèrement moins importante en Provence-Alpes Côte d’Azur : -3,2 % sur toute l’année contre -3,6% au national. Cette différence s’explique notamment par la plus grande résilience de notre industrie. Le tissu industriel régional a été moins impacté par la crise. La baisse de consommation industrielle régionale est limitée à 7,6% en 2020 contre 10,4% pour l’ensemble du pays. Le secteur qui a le plus souffert en France est l’automobile et le territoire n’est pas particulièrement concerné par cette activité. Dans la région, l’industrie la plus importante est la chimie et elle a plutôt bien résisté cette année avec une baisse de la consommation de 7% environ.

La consommation électrique a-t-elle retrouvé son niveau habituelle en 2021 ?

J-P. B : Nous n’avons pas encore de vision sur les chiffres à l’instant T mais sur le premier trimestre, la consommation est bien moins impactée par les confinements successifs avec une baisse raisonnable de 2% seulement. Depuis mai, les commerces et lieux culturels ont rouverts. Ces nouvelles mesures pourraient amener la consommation électrique régionale à retrouver le même niveau que les dernières années.

En prenant du recul, les chiffres de RTE montrent une baisse notable de la consommation sur les douze dernières années. Comment l’expliquez-vous ?

J-P. B : La consommation régionale, comme nationale, diminue effectivement depuis plusieurs année. En Provence-Alpes Côte d’Azur, nous sommes passés de 38 TWh à 35,2 TWh entre 2008 et 2020. Cette baisse s’explique notamment par une meilleure efficacité énergétique des installations grâce à la rénovation des passoires thermiques. Elle est également due à la désindustrialisation progressive du pays.

Cela veut-il dire que cette baisse va se poursuivre ?

J-P. B : Pas forcément. On voit bien que les énergies fossiles sont amenées à baisser voire disparaître notamment pour les véhicules à essence. Il faudra donc les remplacer par des énergies renouvelables et notamment de l’électrique. Cela va amener la consommation à repartir à la hausse dans les années à venir.