Quelles sont les prévisions d’augmentation de la production d’énergies renouvelables dans la région ?
J-P. B : Le préfet de région et le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) prévoient l’installation de 6 400 MW d’énergies renouvelables terrestres supplémentaires à l’horizon 2030, en plus des 5 000 MW déjà en service et des 1000 MW de projets en développement. Les projets concernent en très grande majorité des installations photovoltaïques. Il y en a sur tout le territoire (cf.carte ci-dessous). Beaucoup de centrales au sol sont programmées dans les pays alpins mais le grand défi sera l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures. Il y a une grosse volonté de développer le solaire diffus sur les zones urbanisées. Environ deux tiers des projets seront installées sur des bâtiments, des parkings… La métropole Aix-Marseille Provence doit accueillir le quart de la puissance programmée.
Comment RTE doit faire évoluer le réseau pour accueillir ces nouvelles énergies renouvelables ?
J-P. B : Pour absorber l’énergie issue de ses nouvelles installations, nous devons rajouter des lignes, créer de nouveaux transformateurs dans les postes électriques… Par exemple, sur la zone logistique de Saint-Martin-de-Crau, de plus en plus d’entrepôts accueillent des panneaux en toiture. RTE va donc créer un nouveau poste électrique dédié pour recevoir l’énergie produite.
La région voit également naître de plus en plus de projets de stations de production d’hydrogène. Qu’est-ce- que cela implique pour RTE ?
J-P. B : Nous sommes bien évidemment très attentifs à l’éclosion de l’hydrogène comme nouvelle source d’énergie verte dans la région. Pour le projet Masshylia sur le site de Total La Mède, par exemple, RTE va augmenter sensiblement les besoins en électricité du site avec un nouveau raccordement au réseau à l’étude.
Globalement, combien RTE va investir pour suivre le développement des énergies renouvelables dans la région ?
J-P. B : Aujourd’hui, le renouvelable représente un peu plus de la moitié de notre programme d’investissement estimé à 433 millions d’euros d’ici 2025. Au total, RTE dépense entre 500 et 600 millions d’euros dans le renouvelable pour les dix ans à venir.
Il existe également un projet de trois éoliennes flottantes au large de Fos-sur-Mer porté par EDF (lien). Ce dernier pourrait se transformer en véritable ferme éolienne d’une puissance de 1,5 GW à l’horizon 2030. Comment RTE doit adapter le réseau ?
J-P. B : Nous sommes effectivement très impliqués dans les projets d’éoliennes en mer Méditerranée. Pour le programme Provence Grand Large d’EDF Renouvelables, il s’agit de créer de nouveaux câbles sous-marins pour raccorder les trois éoliennes tests au réseau à terre. Cela représente entre 20 et 30 millions d’euros d’investissements. Par contre, sur le deuxième volet, ce sera beaucoup plus important car on parle potentiellement d’une vingtaine d’éoliennes à terme. Il faudra alors construire un poste de transformation dédié en mer et les montants dépassent alors les 200 millions d’euros.
RTE est à la recherche d’un nouveau lieu à Marseille pour son siège régional. Un premier projet à Smartseille avec Eiffage a finalement été abandonné. Avez-vous trouvé un nouveau site ?
J-P. B : Nous avons relancé les recherches en début d’année et organisé une mise en concurrence. Deux offres ont été examinées : Bouygues immobilier dans le quartier des Fabriques sur Euroméditerranée et la Sogima sur les anciens entrepôts Casino près du quartier Saint-André. Le premier a finalement été retenu car mieux placé géographiquement. Il se trouve très précisément à l’angle du boulevard capitaine Gèze et de la rue de Lyon. Cependant, RTE s’est aussi laissé une autre option. On étudie la possibilité de racheter un immeuble existant près de la gare Saint-Charles. Nous étudions les coûts et les délais de réalisation de cette deuxième option pour choisir la meilleure solution.
Lien utile :
Vers un nouveau paysage électrique régional