Le président du comité d’organisation des jeux olympiques (Cojo) Tony Estanguet était de passage à Marseille mardi 22 et mercredi 23 mars. En effet, la cité phocéenne accueillera les épreuves olympiques de voile et de football en 2024. Après une visite aux athlètes du Cercle des nageurs de Marseille, au cours de laquelle il a annoncé le déplacement vers la base nautique du Roucas de la tribune de spectateurs, Tony Estanguet s’est rendu au centre d’entraînement de la Pointe Rouge aux côtés de la présidente du Département et de la Métropole Martine Vassal. A cette occasion, cette dernière a annoncé l’ouverture début avril d’un second centre d’entraînement de 4000m² sur l’île du Frioul, à proximité du centre de vacances Léo Lagrange.
« Répondre à la demande grandissante des équipes olympiques »
Et pour une fois « les travaux ont de l’avance : les premières équipes pourront s’entraîner au Frioul dès le mois prochain » se réjouit Marine Pustorino, conseillère départementale déléguée aux grands événements, et plus spécifiquement aux JO 2024, contactée par Gomet’. Une information confirmée par Didier Réault, vice-président métropolitain en charge de la gestion des ports. « Afin d’éviter de concentrer toute la capacité d’accueil des équipes sur la Pointe Rouge, nous avons décidé d’ouvrir ce second centre », explique-t-il.
Le centre d’entraînement de la Pointe Rouge est quasiment achevé et accueille déjà des équipes olympiques. Pour répondre à la demande grandissante des équipes, la Métropole a donc porté son choix sur un espace anciennement occupé par un chantier naval sur l’aire de Carénage et laissé en jachère depuis. Quelques aménagements de terrassement pour installer les containers des équipes et la création de quais pour accoster les voiliers ont donc été nécessaires. Des bungalows devraient également être livrés mi-avril et d’autres travaux d’aménagement extérieurs seront finalisés en mai, selon une note interne que Gomet’ a pu consulter. Coût total de l’opération : 600 000 euros. En revanche, l’hébergement sur l’île n’a pas vocation à être assuré, bien que « la Métropole laisse la liberté au Centre Léo Lagrange de louer ses propres équipements», précise l’élu. En effet, les athlètes devraient être hébergés au sein de l’hôtel Nhow de la Corniche, à proximité de la base nautique du Roucas Blanc, toujours selon Didier Réault.
Ces deux sites permettront aux équipes de s’entraîner dans l’attente de la livraison de la marina olympique, prévue pour les « test-events » l’été 2023. Contactée pour faire un point sur l’avancement des travaux de cette fameuse marina, Samia Ghali, adjointe en charge de ce dossier à la Ville de Marseille, qui a également reçu Tony Estanguet lors de sa venue, n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Des infrastructures pérennes
La question des infrastructures créées à l’occasion des jeux est stratégique pour la ville de Marseille mais aussi tout le territoire. En effet, 70 communes des Bouches-du-Rhône sur 119 sont labellisées « Terre de jeux » et ont donc vocation à accueillir des entraînements, comme l’escrime et le handball à Aix-en-Provence, ou encore l’athlétisme à Miramas. Or, ces infrastructures ont vocation à perdurer à l’issue de la compétition.
Aux côtés de Tony Estanguet au CNM, mardi 22 mars, le président de la Région Sud Renaud Muselier a ainsi souligné la mise en place par le Comité international olympique d’une semaine olympique et paralympique « chaque année en février ». La Région compte également s’appuyer sur les infrastructures olympiques pour intensifier la pratique de la voile auprès des jeunes, avec un plan voile à 7 millions d’euros. Quant à la base nouvellement créée au Frioul, elle aussi aura sûrement vocation à sensibiliser les plus jeunes à cette pratique sportive, au travers de « classes vertes et bleues », projette Didier Réault. Enfin, la Pointe Rouge devrait retrouver son visage initial à l’issue des jeux, les aménagements y étant temporaires.
Les plaisanciers priés de mettre à l’eau ailleurs
Autre sujet sur lequel planche la Métropole Aix-Marseille Provence : l’évitement de conflits d’usage entre les sportifs des jeux olympiques et les plaisanciers. Le comité d’organisation des jeux a d’ores et déjà émis la recommandation à ces derniers de faire attention au passage des athlètes pendant la période précédant les jeux. « L’ensemble de la Pointe Rouge sera dédiée à la pratique sportive, y compris le parking où seront entreposés les containers des équipes. Nous souhaitons interdire la mise à l’eau des navires de plaisance. Dans ce cas, des solutions de repli pourront être mises en place pour ces bateaux, éventuellement sur le Quai de la Lave (L’Estaque) ou à La Ciotat », détaille Didier Réault. La décision sera débattue à l’occasion d’un comité de pilotage dédié aux JO 2024 organisé ce jeudi 31 mars.
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