Avec de nouveaux maires écologistes à la tête de leurs villes centres, les Métropoles de Bordeaux et de Lyon ont toutes les deux voté récemment le retour en régie de la gestion de l’eau. A Marseille, la nouvelle majorité souhaite suivre cet exemple. Seulement, elle n’a pas remporté les élections métropolitaines toujours présidée par la LR Martine Vassal qui garde la main sur la compétence eau et assainissement. La mairie de Marseille tente tout de même de faire pression sur cette dernière en proposant une gestion en régie publique.
La Mairie signe le Manifest’eau
A l’occasion de la journée mondiale de l’eau le 22 mars dernier, la mairie de Marseille a signé le « Manifest’eau », un manifeste national porté par une quarantaine d’associations (Croix-rouge, Action contre la faim, Médecins du Monde…) militant pour un droit à l’eau potable et à l’assainissement pour tous. En parallèle de ce geste politique, la Ville a adressé un courrier à la Métropole Aix-Marseille Provence pour réclamer « des décisions rapides pour rattraper le retard massif accumulé en matière d’accès aux fontaines et sanitaires, et à long terme, assurer un coût abordable à l’eau et l’assainissement ».
Plus de fontaines et de sanitaires à Marseille
Dans cette lettre signée par l’adjointe en charge des affaires sociales, Audrey Garino, l’adjointe en charge de l’eau, Christine Juste, et la conseillère municipale déléguée à l’amélioration des espaces publics, Perrine Prigent, les élues proposent une action en deux temps. A très court terme, elles souhaitent augmenter le nombre de fontaines et de sanitaires dans la ville. « A Marseille, la situation est particulièrement critique pour une partie de la population, sans domicile, vivant dans des squats, des bidonvilles et dans des logements insalubres », alertent-elles. Aujourd’hui, la commune compte 186 fontaines et moins de 25 toilettes publiques, un nombre jugé « très largement insuffisant ». « Cette nécessité, criante en temps normal, est décuplée en période de crise sanitaire, pour toute la population mais encore plus pour les plus démuni.e.s et les travailleuses et travailleurs exerçant en extérieur », ajoutent les élues de la Ville.
Une régie publique pour un prix plus abordable
Dans un second temps, la mairie de Marseille propose une sortie de la délégation de service public (DSP) pour revenir à une gestion en régie publique. Les élues de la Ville estime qu’elle serait « vertueuse et éloignée des préoccupations de profits du secteur privé » et « permettrait de réduire de façon conséquente le prix de l’eau comme le constate la Cour des comptes, mais aussi de garantir la gestion démocratique du réseau de distribution ». Pour rappel, la gestion de l’eau et de l’assainissement sur le territoire marseillais est confiée par le biais d’une DSP à la Société des eaux de Marseille.
Document source : La lettre des élues marseillaises à la Métropole
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