« Une parenthèse enchantée et une joie unique », ce sont les termes employés par Jean-Daniel Beurnier, élu au sein de la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille (CCIAMP) pour décrire la période des Jeux olympiques à Marseille, du 24 juillet au 8 août derniers. Maintenant que cette parenthèse est fermée, l’heure est au bilan pour Paris 2024 et ses partenaires, publics (sans les élus des collectivités) comme privés (Caisse d’Epargne, Banque populaire, Orange…) qui ont dressé le tableau financier post JO, mercredi 16 octobre.
Un premier bilan économique avait été dressé en juillet dernier, après l’arrivée de la flamme olympique à Marseille (voir notre article) : le cabinet Approbans, mandaté par la Banque populaire, avait alors chiffré les bénéfices de cet événement à 20 millions d’euros. Après les jeux et actualisation des chiffres, l’impact primaire de la flamme, de son relais et des jeux, durant la durée de ces événements, se chiffre aujourd’hui à 180,9 millions d’euros (dépenses hors billetterie).
Les retombées sont ainsi légèrement plus basses que celles espérées en amont des jeux, qui prévoyaient 200 millions d’euros de retombées pour le territoire… L’affluence dans la ville est restée similaire à celle de 2023, avec une prépondérance des étrangers, qui tire le panier moyen vers le haut, selon Approbans.
L’hôtellerie en berne, jackpot pour la restauration
Au total, selon les données de Provence Tourisme, la cité phocéenne a accueilli 336 000 visiteurs, français comme internationaux, dans l’enceinte de la marina et du stade Vélodrome. Néanmoins, la période des jeux est venue confirmer une tendance déjà observée au moment de l’arrivée de la flamme : avec des prix moins élevés que prévus, les hôteliers ont généré moins de revenus qu’espéré.
Tourisme à Marseille et en Provence : le bilan contrasté des JO 2024
Le secteur ne représente que 18% de l’impact primaire de 180,9 millions d’euros. La tendance est en revanche inversée en ce qui concerne la restauration, qui a fait le plein durant les événements olympiques : elle représente à elle seule 57% de la note, le reste (25%) étant lié à des dépenses diverses. Autre fait intéressant sur le profil des consommateurs (touristes et organisateurs confondus) : 45% sont des visiteurs venus sans billets pour les épreuves de voile ou de football. Enfin, l’impact financier se concentre principalement à Marseille et a peu profité aux communes alentours.
Il est encore trop tôt pour chiffrer l’impact à long terme des Jeux – dit “impact secondaire”. Paris 2024 aura en tout cas contribué à faire fonctionner l’économie locale : selon les chiffres avancés par Gilles Verdure, manager de l’attractivité économique, 211 fournisseurs ont été mobilisés pour les JO en Provence-Alpes-Côte d’azur, dont 152 dans les Bouches-du-Rhône. Une économie locale boostée notamment grâce aux actions du Club AMP 2024, selon Gilles Verdure, club qui a tiré sa révérence ce 16 octobre.
Héritage des JO à Marseille : « La Marina ne doit pas devenir un éléphant blanc ! »
L’un des arguments principaux pour défendre la tenue des Jeux olympiques à Marseille est l’héritage que ces Jeux laisseront à la cité phocéenne. Ville et Etat ont dressé un premier bilan de l’héritage en termes de sécurité, il y a quelques semaines. Au delà, l’héritage sera surtout architectural, principalement avec l’avenir de la Marina du Roucas Blanc. La Ville de Marseille a maintes fois affiché son ambition d’en faire profiter les petits Marseillais, afin de les initier à la pratique de la voile. Mais l’avenir de l’infrastructure reste encore flou.
« La Marina ne doit pas devenir un éléphant blanc ! Elle a été construite comme un stade nautique, elle doit le rester. Il faut que ce soit un site de formation mais il faut aussi qu’elle accueille des compétitions de haut niveau » tonne le délégué régional Paris 2024 Cédric Dufoix.
Les yeux sont à présent rivés sur 2030, date à laquelle la région doit accueillir cette fois une partie des jeux d’hiver. Avec cette fois l’expérience acquise pour l’organisation des jeux de 2024. « Ces Jeux de 2030 devront s’inspirer de ceux que nous venons de vivre », conclut Cédric Dufoix. Rendez-vous en 2030…
En savoir plus :
> L’étude complète sur le site d’Approbans
> Flamme olympique : près de 20 millions d’euros de retombées économiques pour Marseille
> Jeux olympiques : comment Orange va connecter la marina olympique
> Notre dossier sur les Jeux Olympiques 2024