La Chambre d'agriculture veut relancer une filière tomate dans le Sud "innovante et durable"

Dans les années 80, la France produisait 40% de sa consommation de tomates. Aujourd’hui, ce seuil est passé à 10% seulement. Au rang des producteurs de tomates mondiaux, l’hexagone est désormais dépassé par l’Italie, l’Espagne, ou encore la Chine, qui a d’ailleurs aspiré en 2004, le principal transformateur de tomates de Provence-Alpes-Côte d’azur, le Cabanon.

La Chambre d’agriculture Provence-Alpes-Côte d’azur entend relancer la production et la transformation de tomates au niveau local : en mai 2023, la CRA a ainsi été lauréate du plan France 2030 pour son projet intitulé TOMMATES (Techniques, Outils et Méthanisation pour la Multiperformance Agricole des Territoires et des Systèmes). Contactée par Gomet’, l’institution précise que la Banque des Territoires, qui l’accompagne dans ce projet, préfère ne pas communiquer sur un montant d’aide précis, mais qu’il s’agit d’un apport de l’ordre de « plusieurs millions d’euros. » L’objectif est de déployer sur une dizaine de sites, dans les Bouches-du-Rhône mais aussi le Vaucluse ou la Drôme, des plantations de tomates, de façon à retrouver un niveau de production d’environ 25 à 30%.

Rotations culturales, biométhanisation… La culture de la tomate se modernise

La Chambre d’agriculture se félicite de ce projet « dont la visée principale est écologique.” En effet, à la différence de la pousse sous serre, très énergivore, TOMMATES veut instaurer « un cycle agricole vertueux. » Pour cela, exit la mono-culture, place aux rotations culturales : les tomates évolueront au milieu de plantation de riz, blé, ou encore légumineuses, ces dernières jouant par ailleurs un rôle de fertilisant naturel.

Enfin, le projet inclut aussi un processus de biométhanisation : les biodéchets méthanisés permettront à la fois de produire de l’énergie qui sera réintégrée dans le circuit, mais aussi de produire du digestat, qui joue également un rôle fertilisant pour les sols.