Les entreprises et organisations de la zone d’activité de la Duranne ont un nouveau service à leur disposition : la Demoiselle, une navette collective électrique quasi-autonome qui fonctionne grâce à l’intelligence artificielle. Ce véhicule innovant relie la gare TGV à thecamp, avec quelques points d’arrêts intermédiaires. Une expérimentation qui vise à trouver des solutions d’avenir alternatives à la voiture individuelle en zone périurbaine.
La « Demoiselle », un véhicule électrique quasi-autonome, circule depuis le 4 janvier entre la gare TGV d’Aix-en-Provence et la zone d’activité de la Duranne. Au lieu de prendre un taxi, pour rejoindre une entreprise, les visiteurs ou employés des entreprises adhérentes à l’association « Thecamp Demoiselle », peuvent emprunter cette navette collective de six places bardée d’intelligence artificielle. Pour ce faire, ils peuvent la réserver via une application mobile de réservation à la demande développée par la start-up marseillaise Dev-id.
Sur une piste dans la garrigue
Quand la Demoiselle quitte la gare, la navette s’élance d’abord sur la départementale. Sur cette portion du trajet, un « conducteur de sécurité » est au volant. « Le niveau d’intelligence artificielle requis est encore très élevé sur ce type de route pour pouvoir rouler de façon autonome », explique un proche du dossier. Ensuite, la navette, équipée d’un chassis robuste et d’une motorisation puissante, s’enfonce dans la garrigue, en pleine nature. Sur des pistes en pente non-ouvertes à la circulation automobile, le conducteur ne conduit plus. Idem dans la zone d’activité, où la Demoiselle avance de façon autonome, parmi les véhicules traditionnels.
La Demoiselle : trouver des alternatives à la voiture individuelle
Cerema, l’un des partenaires du projet Demoiselle, va installer prochainement des caméras, pour observer le comportement des cyclistes et des autres voitures face à ce véhicule d’un nouveau genre. Car le but de cette expérimentation, portée par thecamp, le campus d’innovation créé par feu Frédéric Chevalier, et la Métropole Aix-Marseille-Provence (MAMP) à la suite d’une convention de partenariat signée en 2017, avec des instituts de recherche, est bien de renforcer la connaissance de ce type d’engin innovant, pour un jour peut-être, trouver des alternatives crédibles et attractives à la voiture individuelle. Initié de longue date par thecamp, en passe aujourd’hui d’être revendu, en co-maîtrise d’ouvrage avec MAMP, le projet est également financé par l’État, la Région et des partenaires privés, pour un coût global de l’ordre de 2,5 millions à trois millions d’euros.
Des expérimentations ailleurs en France
Depuis quelques années, des tests sur des navettes autonomes sont menés par les collectivités territoriales. Parfois, les expérimentations sont stoppées, comme à la Défense, où la navette électrique sans conducteur du fabricant français Navya s’est avérée trop lente (7 km/h en moyenne), les passagers étant debout, comme dans une navette d’aéroport.
Une telle lenteur était inenvisageable entre la gare TGV et le technopôle. « Si vous dépassez 45 minutes de temps de trajet, les gens ne prendront pas la navette », note la source de Gomet’ sous couvert d’anonymat. Le parcours de 10 kilomètres prend finalement 35 minutes, contre 25 minutes en voitures. La navette Demoiselle roule à 30 km/h maximum en mode autonome. À son bord, les passagers sont assis et ceinturés. Le parcours automobile normal par la D9 (7,7 km) ne prend lui que dix minutes quand le trafic est fluide.
Un bijou de technologies
Dans le panel des constructeurs qui se partagent le marché émergent des navettes autonomes, la start-up Milla Group a été retenue par MAMP et Thecamp. C’est elle qui a conçu la navette, son système de supervision, ses radars à ondes lumineuses, ses caméras qui classifient les objets, son GPS ultra-perfectionné… Un bijou de technologies.
Mais à quoi pourraient servir ces navettes dans le futur ? Un point est ressorti de l’étude « d’acceptabilité » menée par thecamp : le public ne semble pas prêt à se priver de la présence rassurante d’un chauffeur, sauf quand il s’agit de créer un service nouveau : mieux prévenir les incendies dans les collines, desservir des zones rurales ou diffuses… Reste à faire mûrir la technologie et la législation française.
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