A quelques mètres du futur « cœur » de l’aéroport Marseille Provence, qui doit être opérationnel avant les Jeux Olympiques 2024, des balises orange et un bras articulé laisseront place à trois étages d’ombrières photovoltaïques sur le parking P3, d’ici 2025. Cette production électrique doit servir à l’autoconsommation des salariés de l’aéroport, qui représentent 1% des émissions de gaz à effet de serre. Elle a aussi vocation à être réinjectée dans le réseau électrique public. En parallèle, l’aéroport entame une stratégie plus globale de valorisation de son foncier.
Quand on arrive sur les lieux par le bus, l’armée de voitures à perte de vue est frappante.Les parkings géants abritent, certes, les véhicules des 4 500 personnes qui travaillent au quotidien sur la plateforme, dont 346 salariés au siège, mais aussi ceux des voyageurs, 9,3 millions par an selon les chiffres de 2022.
Afin de capitaliser sur ces surfaces, le Sénat a adopté le 4 novembre 2022 l’article 11 du projet de loi relatif à l’accélération des énergies renouvelables. Ce texte demande aux entreprises disposant de parking de plus de 80 places de couvrir 50% de leur surface en panneaux photovoltaïques avant 2028. L’aéroport de Marignane s’y attèle donc. « Nous allons devoir produire l’équivalent de 15 hectares en photovoltaïque sur nos parkings et toitures », précise Romain Wino, le directeur RSE de la société Aéroport Marseille Provence (AMP), gestionnaire de l’aéroport. Sur le P3 puis sur le P4, huit hectares d’ombrières photovoltaïques vont ainsi être installées entre 2025 et 2028.
35 hectares de photovoltaïque ou d’éolien sur l’étang de Bolmon
A cette surface, s’ajoute un projet de valorisation de 35 hectares sur l’étang de Bolmon, situé à gauche des pistes. Sur cette parcelle, la production sera, elle, exclusivement dédiée à alimenter le circuit électrique public, contrairement au P3 et P4.
L’aéroport est toujours en réflexion avant de statuer pour lancer son appel d’offres d’ici la fin 2023 : ce sera soit du photovoltaïque « car c’est plus facile à faire », soit de l’éolien « on ne se l’interdit pas », détaille Romain Wino. L’expert précise le caractère innovant de ce projet. « L’étang de Bolmon est constitué d’une eau saumâtre, ce qui demande d’autres défis technologiques que de l’eau salée. »
Le directeur RSE de l’aéroport anticipe, à terme, le report modal permis par le développement des transports en commun, tel que le futur téléphérique en 2027. Les parkings seraient de fait moins utilisés, ce qui rognerait une partie des recettes de l’aéroport. « Cette baisse doit nous inciter à repenser notre business model. C’est pour cette raison que l’on mène des projets de valorisation foncière. La production d’énergie renouvelable est un bon moyen d’adresser un besoin tout en diversifiant notre activité », convient Romain Wino.
La société mène, en parallèle, un projet de valorisation foncière de sept hectares sur le P7 (parking rose) pour y développer des activités tertiaires. Une première étape qui annonce le début d’une stratégie, plus globale, de commercialisation d’une partie d’un immense terrain de jeu de 646 hectares.
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