Avec une activité croisière toujours à l’arrêt en France, le Chantier Naval de Marseille (CNM) vit une année 2020 particulièrement difficile. « Nous allons perdre entre 20% et 30% de notre chiffre d’affaires qui était de 60 millions d’euros », prévient Jacques Hardelay, son président interrogé par Gomet’. La société détenue par Costa Croisière et l’entreprise génoise San Giorgio del Porto a du mettre la totalité de ses 140 salariés au chômage pendant près de quatre mois : « Nous n’avons eu aucun navire entre juillet et octobre », se désole Jacques Hardelay. Et depuis un mois, l’activité redémarre très doucement.
Le temps de travail des salariés réduit de 40%
Le chantier naval de Marseille a pu travailler ces dernières semaines sur le ferry d’une compagnie tunisienne et accueille actuellement un gros paquebot, d’une capacité d’environ 4 000 personnes, de la compagnie américaine de croisière NCL. Ce chantier doit occuper les équipes sur deux semaines environ afin de réaliser des opérations de maintenance sur la propulsion et la coque du navire. Mais cela reste très insuffisant : « Nous recevons un bateau au lieu de deux ou trois habituellement en cette période », prévient Jacques Hardelay. De plus, les armateurs ont fortement réduit la voilure sur le coût des arrêts techniques. « Tout le monde a réduit le montant des travaux prévus. Ils n’ont plus d’argent », s’inquiète la président du CNM.
Après la période de chômage complet traversée cet été, le chantier naval de Marseille a passé un accord avec les syndicats pour mettre en place un plan d’activité partielle courant jusqu’à mars 2021. « Nous avons dû réduire de 40% le temps de travail des équipes », précise le patron du CNM. La société a également dû annuler des investissements prévus sur du matériel de levage et les recrutements : « Et on ne sait pas quand on pourra reprendre », avoue Jacques Hardelay.
L’avenir du chantier naval de Marseille suspendu à l’arrivée d’un vaccin
Comme beaucoup, le CNM attend impatiemment de tourner la page de 2020. Si tous les reports de chantiers sont confirmés, l’année prochaine devrait retrouver un niveau d’activité normale. « Pour l’instant, on a un calendrier bien rempli, se rassure Jacques Hardelay. Si tout se passe bien, tous nos salariés reprendront le travail à plein temps dès janvier ». L’avenir du chantier naval de Marseille est suspendu à celui des croisiéristes qui eux-mêmes attendent impatiemment l’arrivée d’un vaccin contre la Covid-19 : « Pour nous, c’est indispensable. Sans vaccin, pas de croisière », rappelle Jacques Hardelay.
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