Si les grand ports maritimes sont plus que jamais mobilisés pour continuer à fournir le pays en marchandises de première nécessité, les chantiers navals de la Région sont eux quasiment à l’arrêt. Sur Marseille, les escales techniques prévues pour les paquebots géants des croisiéristes ont été reportées. « Ce sont des milliers de personnes qui travaillent sur un même site pendant deux ou trois semaines. Nous ne pouvions naturellement pas laisser ces chantiers se poursuivre sans mettre le personnel en danger », explique à Gomet’, Jean-Pierre Chalus, délégué général de l’Union des ports de France. Ces décalages impactent bien évidemment l’activité des entreprises de réparation navale du port de Marseille.
La Ciotat Shipyards tourne au ralenti
Plus à l’Est, les chantiers navals de La Ciotat sont eux aussi désertes pour éviter tout risque de contamination. La direction préfère ne prendre aucun risque. Dans un communiqué daté 19 mars, La Ciotat Shipyards (LCS) annonce la fermeture du port à sec et de la Capitainerie. « Afin de protéger au maximum les travailleurs et éviter d’éventuelles distorsions de concurrence entre entreprises, LCS a pris la décision en accord avec le Département de geler les nouvelles réservations de manutentions et de places jusqu’à nouvel avis », ajoute le communiqué. Par ailleurs, des mesures de suspension et d’aménagement du paiement des redevances d’occupation ont également été mises en places.
Depuis quelques mois, les chantiers navals ont lancé de grands investissements avec notamment l’ascenseur à bateaux 4 000 tonnes et le village d’entreprises. A cause du coronavirus, les travaux sont à l’arrêt. « Les entreprises chargées des travaux de la plateforme ATLAS-4 300t et du Village yachting ont interrompu leurs activités sur site », indique la direction de LCS.
Marseille-Fos, pour l’instant épargné, « ne s’en sortira pas indemne »
Sur le Grand port maritime de Marseille-Fos, la situation est différente. Porte d’entrée des marchandises vitales pour la population, il joue un rôle stratégique en temps de crise. Résultats, « L’activité marchandises fonctionne normalement. A part les croisières, les bateaux annoncés viennent », assure Jean-Pierre Chalus. L’impact du coronavirus sur l’activité du GPMM est pour l’instant limitée. « Pour l’instant, il n’y a pas de demandes de chômage partiel », affirme le responsable des ports français. Et d’ajouter : « Il faut rester prudent car la situation est très évolutive et rien ne nous assure que les trafics resteront demain ». Les grands port français ont pris les mesures de sécurité pour leurs salariés. Ainsi, entre 20% et 30% du personnel est en télétravail et des consignes sont données pour éviter le plus possible les contacts.
Malgré le calme relatif qui règne aujourd’hui sur les ports, cette épidémie ne sera pas sans conséquence : « Elle vient s’ajouter aux gilets jaunes l’an dernier et aux blocages de la réforme des retraites. Ça commence à faire beaucoup et Marseille ne s’en sortira pas indemne », avoue Jean-Pierre Chalus. Le GPMM enregistre déjà des demandes de report de loyer de ses entreprises locataires, ce qui impactera inévitablement le chiffre d’affaires de l’année.
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