Dans le dialogue épistolaire estival entamé à la mi-juillet, le collectif Rendez la digue reprend la plume après la réponse du président du conseil de surveillance du port Christophe Castaner. Ce dernier a répondu (voir la lettre publiée en exclusivité dans Gomet’) aux citoyens qui réclament depuis de nombreuses années la réouverture au public de la digue du large qui sépare les bassins est du port de Marseille et la mer sur une longue de 7km entre l’entrée du Vieux-Port et l’Estaque.
Rendez la digue avait organisé une opération d’envoi de cartes postales au président du Grand port maritime de Marseille pour de nouveau réclamer l’ouverture de l’équipement à la promenade et à la baignade. Christophe Castaner évoquant l’histoire du site fait valoir dans sa réponse les efforts du port d’ouvrir la digue pour des visites ponctuelles et en appelle aux collectivités pour aller plus loin.
Une prise de position encourageante relève le collectif Rendez la digue
Le collectif Rendez la digue qui rassemble une vingtaine d’associations saisit donc la balle au bond pour se satisfaire de cette position d’ouverture et « les avancées esquissées : la volonté du port « d’accroître les possibilités d’accéder à la digue pour le public ». Nous sommes heureux de cette prise de position encourageante.» Mais ces citoyens marseillais en veulent plus, pointent la responsabilité directe du port et de l’Etat, et demandent d’aller plus loin et plus vite :
« Vous nous conseillez de solliciter les collectivités locales. Cette assertion nous paraît assez osée, dans la mesure où le GPMM est le seul gestionnaire et utilisateur de cet ouvrage, dont l’entretien esrt consubstantiel de ses activités. Le GPMM, qui se définit sur sa page d’accueil comme “port vert”, et le Ministère de la transition écologique dont il dépend, se doivent, à nos yeux, de soutenir des initiatives locales qui répondent activement aux enjeux de changement climatique. » Et comme le soutient régulièrement l’association Les Libres Nageurs, membre du collectif Rendez la digue, l’enjeu est de donner accès à la mer au plus grand nombre, notamment pour les populations défavorisées du nord de Marseille. « L’exposition aux plus fortes chaleurs touche tout spécialement les populations des quartiers nord de notre ville qui habitent par surcroît dans des logements mal isolés et ne partent souvent pas en vacances pendant les longs mois d’été. »
Pour « une meilleure qualité de vie accessible à tous »
Et de poursuivre : « La restitution de l’accès à la digue est donc une action forte pour une meilleure qualité de vie accessible à tous. Elle s’impose à toutes les échelles des pouvoirs publics, Etat compris. C’est un enjeu d’intérêt général auquel tous les membres du conseil de surveillance du GPMM doivent répondre, syndicats et armateurs compris.»
Une demande ciblée : la promenade surélevée côté mer
Dans leur nouvelle missive, Rendez la digue précise bien sa demande : « Comme vous pouvez le lire sur les cartes postales qui vous sont adressées, nous tenons aussi à ce que ce futur usage récréatif de la digue par les marseillais ne dérange pas le fonctionnement du port. C’est pour cela que notre demande d’usage se limite à la promenade surélevée en pierre de taille de la digue ainsi que son trait de côte côté large. Les quais côté port nous semblent pour l’instant moins faciles à rendre publics. Nous tenons également à rappeler les nombreux ports industriels qui, à l’image de Nantes ou Hambourg, ont été partiellement transformés en espaces publics très appréciés et investis par les habitants. Ces aménagements répondent à ce désir de littoral partagé par tous et toujours grandissant qui mène à Marseille à la sur-fréquentation dramatique des plages et des calanques.»
Christophe Castaner qui aime communiquer en haïku sur X comme le relève le collectif des associations marseillaises va-t-il répondre par un poème ? Ou bien accepter le rendez-vous in situ souhaité par Rendez la digue ? A suivre.
Document source : la lettre du collectif Rendez la digue à Christophe Castaner
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